Réponse :
Le chien n'est pas capable d'apprécier un parfum délicat. Son flair est attiré par d'autres odeurs.
Le public n'est pas toujours capable d'apprécier ce qui est délicat comme la poésie par exemple. Selon Baudelaire, le public apprécie des choses grossières.
Le jugement de Baudelaire est sévère :
" à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies. »
Le thème de ce poème en prose : l'oeuvre d'art, la poésie et l'accueil du public
Le Chien et le Flacon de Charles Baudelaire
« — Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville. »
Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché ; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi en manière de reproche.
« — Ah ! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies. »