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Sagot :

Réponse : Cantique à Elsa

1. La strophe est composée de 5 vers : le quintil

2. Les rimes sont disposées selon le schéma : abaab

3. Le rythme du poème : le poème utilise l'alexandrin et l'octosyllabe

4. Une figure de style dans la strophe 3 :

- je l'écoute se taire : antithèse ou oxymore

- comme un joueur : comparaison

5. "écouter et se taire" sont antinomiques

6. "elle a gardé les parfums et l'essence de l'ombre"(complément des noms : parfum et essences)

7. "mon ciel mon désespoir ma femme", mots mis en apposition

8. Vers 25 ;"silence chantant" : oxymore

9. "dans mes bras" : complément circonstanciel de lieu

10. Un cantique est un chant sacré. Il y a aici comme un hymne à la louange de la femme aimée.

11. Elsa qui est célébrée ici apparaît comme la femme aimée mais aussi comme l'inspiratrice, l'égérie, celle qui inspire le poète.

 

Je te touche et je vois ton corps et tu respires

Ce ne sont plus les jours du vivre séparés

C'est toi tu vas tu viens et je suis ton empire

Pour le meilleur et pour le pire

Et jamais tu ne fus aussi lointaine à mon gré

Ensemble nous trouvons au pays des merveilles

Le plaisir sérieux couleur de l'absolu

Mais lorsque je reviens à nous que je m'éveille

Si je soupire à ton oreille

Comme des mots d'adieu tu ne les entends plus.

Elle dort Longuement je l'écoute se taire

C'est elle dans mes bras présente et cependant

Plus absente d'y être et moi plus solitaire

D'être plus près de son mystère

Comme un joueur qui lit aux dés le point perdant.

Le jour qui semblera l'arracher à l'absence

Me la rend plus touchante et plus belle que lui

De l'ombre elle a gardé les parfums et l'essence

Elle est comme un songe des sens

Le jour qui la ramène est encore une nuit

Buissons quotidiens à quoi nous nous griffâmes

La vie aura passé comme un air entêtant

Jamais rassasié de ces yeux qui m'affament

Mon ciel mon désespoir ma femme

Treize ans j'aurais guetté ton silence chantant

Comme le coquillage enregistre la mer

Grisant mon coeur treize ans treize hivers treize étés

J'aurais tremblé treize ans sur le seuil des chimères

Treize ans d'une peur douce-amère

Et treize ans conjuré des périls inventés

O mon enfant le temps n'est pas à notre taille

Que sont mille et une nuit pour des amants

Treize ans c'est comme un jour et c'est un feu de paille

Qui brûle à nos pieds maille à maille

Le magique tapis de notre isolement

Ouverture, Louis ARAGON, Les Yeux d'Elsa, (1942)

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