Sagot :
Bonjour
Ce prologue joue un rôle d’exposition ce qui est assez rare dans les pièces de théâtre, les lecteurs savent déjà à quoi s'attendre avant même d'arriver à la fin. Le lecteur comprend très vite que Louis est un personne assez curieux et paradoxal par la description de son état psychologique et physique. Derrière son autoportrait se cache en fait toute l'intrigue, les mots ne sont pas choisis au hasard ils sont posés et précis. Son retour au sein de sa famille, pour annoncer sa propre mort laissera quelque traces.
La Comédie française a fait là un pari audacieux, bouleversant ses habitudes ancestrales pour la première fois depuis 1680. En ajoutant Jean-Luc Lagarce à son répertoire, elle fait le pari de la modernité, démentant toutes les critiques de ses détracteurs. La Comédie française, trop classique ? Allez voir Juste la fin du monde, c’est sortir bousculé, égaré peut-être, avec en tête l’ultime phrase de Louis : "je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier. Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterais".
Face à ce petit chef d’œuvre d’épure et de poésie, impossible de rester insensible, et il se pourrait bien que comme le personnage principal dans l’épilogue, l’envie de crier tout ce que vous pourrez sur les voies ferrées vous prenne. N’hésitez pas à aller voir cette pièce...