Bonjour,

Je dois répondre à cette question philosophique:

Douter de soi, est-ce douter de tout?

Auriez-vous des pistes ou des idées à me faire partager pour que je puisse développer cette question?


Sagot :

Bonjour

Le scepticisme n'est pas seulement une philosophie s'opposant aux dogmes, mais aussi une interrogation des préjugés et autres évidences de la conscience. Le doute méthodique de Descartes nous emmène en ce sens car le passage par le doute est nécessaire afin d'arriver à la certitude. Or, ce que croyait Descartes comme la meilleure des assurances, il les tenait de ses sens qui nous persuadent de la réalité des choses telles que nous les percevons. D'après lui, on ne peut douter ce que nos sens nous dictent, car le doute n'est pas raisonnable pour l'entendement. Mais cela ne l'empêche pas de douter, car il s'agit d'un acte de sa volonté. La balance du positif et du négatif est alors égale, car elles se contrebalancent. C'est alors que l'on peut parler de vrai doute, car il ne consiste pas à douter de choses incertaines, mais à douter face aux choses les plus vraisemblables qui emportent l'adhésion de tous. La suspension du saurait être alors l'ultime issue du doute.

Le doute philosophique consiste à pousser aux limites l'incertitude de la conscience commune, où l'on peut fonder une certitude digne du je. Cette certitude est celle de la pensée de soi même, se réfléchissant. Mais la certitude se fonde dans la liberté infinie que l'esprit affirme dans sa décision de douter. Le doute est philosophique et la philosophie n'est après tout rien d'autre que liberté du caractère. C'est donc dans la pensée qu'il y a d'abord le moment où l'on renonce à toutes les certitudes et donc au moment du doute.