Sagot :
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Explications :
PREFERENCE POUR LA DOULEUR
La douleur des coups c'est pour Aya l'assurance d'exister, d'être en vie. La victoire obtenue sur soi-même par le truchement de la boxe récompense les efforts, les souffrances endurées. Le projet d'Aya, c'est de souffrir, de ressentir le doute en elle, d'en baver contre des adversaires plus coriaces. Ces défis et ces souffrances sont des acomptes sur le bien-être à venir. Aya a besoin de cette dose de masochisme qui est en elle et qu'elle peut exprimer en liberté.
QUE REPRÉSENTE LA BOXE
Une salle à l'ambiance familiale où Aya se sent chez elle.
C'est un foyer, une maison. Un lieu qui n'est cependant pas la vraie vie comme le déclara Aya en parfaite lucidité.
La boxe est plutôt l’occasion de trouver un refuge, un lieu de retraite pour mieux entreprendre des exercices d’introspection particulièrement clairvoyants.
La boxe c'est pour Aya un moyen d'exister, une aventure intime entre soi et soi, et non pas un moyen de s'en sortir socialement, de s'élever. Elle veut par la boxe être elle-même et le rester. La boxe en soi n'est pas sa vie ni son avenir, c'est un état d'être qui lui permet se sonder ou se jauger elle-même à l’aune de son être intime et non pas à l’aune de la puissance physique des autres, les combattantes, qui ne représentent rien pour elle, sinon des occasions de souffrance pour grandir encore plus.
LA VICTOIRE
La victoire est l'occasion de grandes interrogations : Comment se comporter ? Comment réagir ? Que font les autres ? Ce n'est pas la victoire en elle-même qu'Aya espérait. La victoire physique n’apporte rien pour elle. D’ailleurs elle le déclare : Elle ne cherchait pas spécialement à dominer sur ses adversaires. Elle n'avait pas en elle la rage de vaincre. En tous cas ses adversaires véritables ne sont pas ceux présents sur le ring. Son adversaire principale, c’est elle-même qu’elle veut dominer fusse au prix de souffrances des plus vives. Elle n'a jamais voulu dominer (gagner). Les victoire en boxe sont indifférentes, les vraies victoire sont donc celles remportée sur elle-même. La victoire dans ce sens-là devient alors volupté, véritable réussite sur soi-même, contre soi-même. La victoire en boxe est amère, Aya lui préfère la défaite qui est alors synonyme d'effort plus grand à fournir, de défis plus difficiles à relever, mais aussi de réussite dans son élévation personnelle.
REFLEXION PERSONNELLE
Ce texte est une remarquable introspection dont peu sont capables. La boxe est un prétexte pour introduire la symbolique des difficultés à affronter dans la vie. Dans ce sens, elle est un acte non pas sportif mais intime, une rencontre vraie avec soi-même. Les épreuves de la vie nous font parfois connaître la victoire. Mais avec lucidité les victoires que nous remportons contre les autres ne sont pas difficile à obtenir et les vraies victoires sont celle que l'on remporte sur soi-même. Alors à la victoire facile il faut préférer l'échec qui lui est un stimulant pour persévérer et se battre ; mieux se connaître en souffrant pour ensuite mieux jouir du bonheur de s'être soi-même vaincu(e) c'est à dire d'avoir dominé sur tout ce qui est susceptible de nous assujettir, c'est à dire toutes les formes d'addictions que l'on puisse imaginer : physique, psychologiques, morales, sentimentales, intellectuelles etc.
Quelle magnifique leçon d'objectivité, d'introspection critique profondément juste, courageuse et humaine !