TEXTE- Dans cette auvre, l'auteure revient sur soixante ans d'histoire, des années 1940 aux années 2000. Elle étudie les maurs de ses contemporains, notamment en matière de consommation. L'ordre marchand se resserrait, imposait son rythme haletant. Les achats munis d'un code-barres passaient avec une célérité accrue du plateau roulant au chariot dans un bip discret escamotant² le coût de la transaction en une seconde. Les articles de la rentrée scolaire surgissaient dans les rayons avant que les enfants ne soient encore en vacances, les jouets de Noël le lendemain de la Toussaint et les maillots de bain en février. Le temps des choses nous aspirait et nous obligeait à vivre sans arrêt avec deux mois d'avance. Les gens accouraient aux « ouvertures exceptionnelles » du dimanche, les soirs jusqu'à onze heures, le premier jour des soldes constituait un événement couvert par les médias. « Faire des affaires >>, << profiter des promotions » était un principe indiscuté, une obligation. [...] Pour les adolescents surtout ceux qui ne pouvaient compter sur aucun autre moyen de distinction sociale - la valeur personnelle était conférée par les marques vestimentaires, L'Oréal parce que je le vaux bien. Et nous, contempteurs sourcilleux de la société de consommation, on cédait au désir d'une paire de bottes qui, comme jadis la première paire de lunettes solaires, plus tard une minijupe, des pattes d'ef, donnait l'illusion brève d'un être neuf. Plus que la possession, c'était cela, cette sensation que les gens poursuivaient dans les gondoles de Zara et de H&M et que leur procurait immédiatement, sans effort, l'acquisition des choses : un supplément d'être.[...] L'imagination commerciale était sans bornes. Elle annexait à son profit tous les langages, écologique, psychologique, se parait d'humanisme et de justice sociale, nous enjoignait de lutter tous ensemble contre la vie chère », prescrivait : « faites-vous plaisir », « faites des affaires ». Elle ordonnait la célébration des fêtes traditionnelles, Noël et la Saint-Valentin, accompagnait le ramadan. Elle était une morale, une philosophie, la forme incontestée de nos existences. La vie. La vraie. Auchan. C'était une dictature douce et heureuse contre laquelle on ne s'insurgeait pas, il fallait seulement se protéger de ses excès, éduquer le consommateur, définition première de l'individu. Pour tout le monde, y compris les immigrants clandestins entassés sur une barque vers la côte espagnole, la liberté avait pour visage un centre commercial, des hypermarchés l'abondance. croulant sous ANNIE ERNAUX, Les Années, Éditions Gallimard, 2008. 1. Rapidité. 2. Faisant disparaitre. 3. Nous qui méprisions. 4. S'omait. 5. Ordonnait SEPHOR PEON K Pascaline Hacard, FILS DE PUB! (2012) Hus Agn min, Kuring Carrefou Lisez le texte puis répondez aux questions de manière structurée et argumentée.
1- a) Relevez dans le premier paragraphe trois champs lexicaux qui développent le sujet traité dans ce texte. Vous nommerez chacun d'entre eux. (6 points)
2- D'après l'auteure, pourquoi les consommateurs multiplient-ils leurs achats ? Appuyez-vous sur le deuxième paragraphe pour répondre à la question. 2pts
3- Dans la phrase, « C'était une dictature douce et heureuse contre laquelle on ne s'insurgeait pas» (1. 23). Quelle figure de style l'auteure utilise-t-elle ? Commentez cet extrait. 3pts
4- Pourquoi peut-on dire que cette figure de style contribue à l'ironie du passage? (2 point)
5- Dans les lignes 8 à 21, relevez des éléments qui annoncent cette idée d'une dictature. (3 pts)
6- Pourquoi le narrateur emploie-t-il les pronoms « on » ou « nous» plutôt que le pronom «je» ? Qui désigne-t-il à travers ces pronoms ? (4 points)
7- Réécrivez le passage depuis « L'ordre marchand» (ligne 1) jusqu'à « d'avance» (ligne 5) » en remplaçant l'imparfait par le passé-composé. Vous effectuerez les modifications nécessaires que vous soulignerez. (4 points)
8- Comment la société de consommation est-elle présentée dans ce texte ? Etes-vous d'accord avec Annie Ernaux ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte. (5 points)
9- Cette description de la société de consommation est-elle toujours d'actualité? Justifiez votre reponse. 3pts
10- Quelle relation pouvez-vous établir entre le texte d'Annie Ernaux et le collage réalisé par Pascaline Hacard? Vous organiserez votre réponse de manière structurée : vous décrirez l'image avant de mettre en lien l'image et le texte. (6 points)
11- Expliquez le titre du collage de Pascaline Hacard. (2pts)
vous pouvez m'aider svp