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Exercice d'entraînement à la contraction de texte
(séq«< Ecrire et combattre pour l'égalité >>)
Vous ferez la contraction du texte ci-dessous en 100 mots environ (min. 90 mots, max. 110).
Une école à l'image de la société tout entière: élitiste et inégalitaire
Claire Peugny est maître de conférences en sociologie à Paris VII. Dans un ouvrage paru en
2013, et intitulé « Le destin au berceau »>, elle explique comment et pourquoi les conditions de
naissance continuent, en France, de déterminer le destin des individus :
Dans la France d'aujourd'hui, sept enfants de cadres sur dix exercent un emploi
d'encadrement quelques années après la fin de leurs études. À l'inverse, sept enfants d'ouvriers
sur dix demeurent cantonnés à des emplois d'exécution. Plus de deux siècles après la révolution,
les conditions de naissance continuent à déterminer le destin des individus. On ne devient pas
ouvrier, on naît ouvrier.
Bien sûr, sur le long terme, la société française s'est considérablement ouverte. Tout au
long du XXe siècle, les bouleversements de la structure sociale et les progrès de l'éducation ont
conduit un nombre croissant d'individus à cheminer dans l'espace social et à s'élever a
Pourtant, la société française reste minée par les inégalités. Tandis que les 10% des
Français les plus fortunés concentrent la moitié de la richesse nationale, les hauts revenus
s'envolent et la pauvreté s'étend, frappant désormais plus de 8 millions d'individus. Du point de
vue de la mobilité sociale, le constat est terrible: entre le début des années 1980 et la fin des
années 2000, l'intensité de la reproduction sociale n'a pas faibli, bien au contraire, alors que la
période était marquée par une massification scolaire de grande ampleur.
Pour la société française, qui a fait de l'école la principale voie de mobilité sociale, c'est un
constat d'échec : le déclin de l'immobilité sociale demeure extrêmement modeste au regard de
l'effort consenti pendant le dernier demi-siècle. En termes de démocratisation, le bilan de la
massification scolaire est donc très faible. Foncièrement élitiste, l'école de la République se
préoccupe du succès de quelques individus, surreprésentés parmi les groupes sociaux les plus
favorisés à qui elle offre le luxe de l'excellence, et ignore trop souvent le sort des « vaincus » de
la compétition scolaire, promis à la relégation sociale. Tel est le paradoxe de la société française :
elle accorde une importance démesurée au diplôme obtenu à l'issue de la formation initiale, alors
que la compétition scolaire est socialement biaisée dès le départ, tant l'origine sociale pèse sur
les cursus et les résultats scolaires.
Pour parvenir à desserrer l'étau de la reproduction sociale, il faut en terminer avec le
mythe d'une république «
Claire Peugny, Le destin au berceau, Inégalités et reproduction sociale, coll. La République des
Idées, Ed. du Seuil, 2016, pp. 9-10.