Voici le texte :
Le violon
Le narrateur et son ami Luo, tous deux étudiants, sont envoyés dans un village où
les citadins sont « rééduqués» par les paysans, dans la Chine communiste de Mao', en
1968. Le chef du village a fouillé les affaires des garçons et découvert un violon.
Dans les bagages des deux « garçons de la ville», que Luo et moi représentions à leurs
yeux, c'était le seul objet duquel semblait émaner une saveur étrangère, une odeur de civilisation,
propre à éveiller les soupçons des villageois. [...]
Presque tout le village était là, en bas de cette maison sur pilotis2 perdue au sommet de la
montagne. Des hommes, des femmes, des enfants grouillaient à l'intérieur, s'accrochaient aux
fenêtres, se bousculaient devant la porte. [...]
Toujours pas de nouveaux indices.
Il fit courir ses doigts calleux³ sur une corde, puis une autre. La résonance d'un son inconnu
pétrifia aussitôt la foule, comme si ce son forçait chacun à un semi-respect.
C'est un jouet, dit le chef solennellement.
Ce verdict nous laissa sans voix, Luo et moi. Nous échangeâmes un regard furtif, mais
inquiet. Je me demandais comment cela allait finir.
Un paysan prit le « jouet»> des mains du chef et martela du poing le dos de la caisse, puis le
passa à un autre homme. Pendant un moment, mon violon circula parmi la foule. [...]
Soudain, je vis Luo me faire un clin d'oeil. Étonné, je pris le violon et commençais à
-
l'accorder.
- Vous allez entendre une sonate de Mozart, chef, annonça Luo; aussi tranquille que tout
à l'heure.
Abasourdi, je le crus devenu fou: depuis quelques années, toutes les oeuvres de Mozart,
ou de n'importe quel musicien occidental, étaient interdites dans notre pays. Dans mes chaussures
trempées, mes pieds mouillés étaient glacials. Je tremblais du froid qui m'envahissait de nouveau.
- C'est quoi une sonate ? me demanda le chef, méfiant.
- Je ne sais pas, commençai-je à bafouiller. Un truc occidental.
- Une chanson.
- Plus ou moins, répondis-je, évasif.
Illico, une vigilance de bon communiste réapparut dans les yeux du chef et sa voix se fit
hostile :
- Comment elle s'appelle, ta chanson?
- ça ressemble à une chanson, mais c'est une sonate.
-Je te demande son nom ! cria-t-il, en me fixant droit dans les yeux.
De nouveau, les trois gouttes de sang de son œil gauche me firent peur.
- Mozart... hésitai-je.
-
- Mozart quoi ?
- Mozart pense au président Mao, continua Luo à ma place.
35 Quelle audace ! Mais elle fut efficace : comme s'i1 avait entendu quelque chose de miraculeux, le
visage menaçant du chef s'adoucit. Ses yeux se plissèrent dans un large sourire de béatitude.
Et voici les questions à répondre ( j’ai pris en photo )
Svp vous pouvez m’aidez j’ai vraiment besoin d’aide svppppppp avant le lundi 08 novembre
Je suis en 3eme et sa coute pour le contrôle continue