Sagot :
Résumé
Afin de freiner une croissance démographique très soutenue, la Chine a mis en place la politique dite de l'enfant unique à partir de 1979. La population chinoise s'approchait alors du milliard d'habitants alors qu'elle n'en comprenait que 537 millions en 1945. Les autorités communistes s'inquiétaient de ne pas pouvoir faire face aux besoins d'une population toujours plus nombreuse. Elles craignaient également que la croissance démographique ne freine le développement économique du pays.
Aussi décident-elles d'instaurer une politique de contrôle des naissances. En 1973, des mesures sont ainsi prises afin d'inciter les Chinois à retarder l'âge du mariage, à espacer les naissances d'au moins 4 ans et à réduire le nombre des enfants. Cette politique fait très rapidement chuter l'indice de fécondité : il passe de 5,9 enfants par femme en moyenne en 1970 à 2,7 en 1979.
Cependant, cette chute est jugée insuffisante. Le gouvernement chinois décide alors en 1979 d'instituer la politique de l'enfant unique : les femmes ne doivent plus avoir qu'un seul enfant. Cette politique de contrôle des naissances s'accompagne de mesures coercitives. Les parents qui ont plus d'un enfant doivent payer des amendes. Ils se voient également privés de toute aide sociale. À l'inverse, les parents qui n'ont qu'un enfant bénéficient de primes et de divers avantages sociaux (crèches, logements ou transports). L'avortement et la contraception se voient par ailleurs facilités, voire sont imposés. 281 millions d'avortements et 516 millions d'opérations de pose de contraceptifs et de stérilisations auraient été effectuées de 1980 à 2010 selon le ministère chinois de la Santé.
Toutefois, la politique de l'enfant unique a entraîné de fortes résistances dans les campagnes. En 1983, les mères d'un seul enfant ne représentaient par exemple que 13 % des femmes mariées en âge de procréer. Cette politique a par ailleurs donné lieu à de nombreux abus : des stérilisations et des avortements forcés ont été pratiqués. De plus, les habitants des espaces ruraux ont pratiqué eux-mêmes des avortements sélectifs et des infanticides afin d'obtenir un enfant unique de sexe masculin. La politique de l'enfant unique, dont étaient déjà exemptées les minorités ethniques, a par conséquent dû être assouplie. À partir de 1990, les habitants des campagnes ont ainsi été autorisés à avoir deux enfants si leur premier était une fille.
La fécondité a bien connu une baisse spectaculaire en Chine : l'indice de fécondité n'était plus que d'1,6 enfant par femme en moyenne en 2010. La politique de l'enfant unique n'est pourtant pas la seule cause de cette chute. La libéralisation économique et sociale du pays à partir des années 1990 a conduit les couples, surtout citadins, à limiter eux-mêmes le nombre de leurs enfants.
Cette politique qui concerne 63 % de la population est remise en cause. Les démographes s'alarment en effet du vieillissement accéléré de la population. De fait, si les plus de 65 % représentaient 8 % de la population chinoise en 2008 (soit 100 millions d'habitants), ils devraient en constituer près du quart en 2050 (340 millions d'habitants). Le faible indice de fécondité ne permet plus le renouvellement de la population, atteint à 2,1 enfants par femme. Et si avec 1,35 milliard d'habitants la Chine demeure le pays le plus peuplé du monde, sa population devrait être dépassée d'ici à 2030 par celle de l'Inde. Le vieillissement de la population menace en outre le développement économique du pays. En 2012 la Chine a en effet vu pour la première fois sa population active baisser. Ce vieillissement pose aussi le problème du financement des retraites. Enfin, la politique de l'enfant unique a conduit à une masculinisation du pays : 117 garçons pour 100 filles naissent en Chine.
Ainsi, en novembre 2013, les autorités chinoises ont décidé d'assouplir cette politique. Désormais les couples dont au moins l'un des membres est lui-même enfant unique seront autorisés à avoir deux enfants.
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