Réponse :
Je suis né au XX° siècle et je suis centenaire. Je vous passe le flambeau. J'ai confiance en vous, j'aime votre enthousiasme et vos projets. Votre fantaisie, votre gaieté me plaisent . Je vous laisse un monde en désordre, une planète bien malade, des tonnes de dettes, nous n'avons pas été très prévoyants, l'héritage que nous laissons est lourd à porter alors soyez inventifs, généreux, solidaires. En parcourant le monde, vous ferez tomber vos préjugés, vous trouverez des qualités ailleurs, de la culture aussi et ces expériences vous enrichiront. Que l'amour et la fraternité vous guident et sachez que tout est possible demain. Je n'ai pas dit "tout est permis", j'ai dit : "tout est possible". Je relis pour vous ce beau poème de Hugo qui était un sacré vieillard :
O jeunes gens ! Elus ! Fleurs du monde vivant,
Maîtres du mois d'avril et du soleil levant,
N'écoutez pas ces gens qui disent : soyez sages !
La sagesse est de fuir tous ces mornes visages.
Soyez jeunes, gais, vifs, aimez ! Défiez-vous
De tous ces conseillers douceâtres et sinistres.
Vous avez l'air joyeux, ce qui déplaît aux cuistres.
Des cheveux en forêt, noirs, profonds, abondants,
Le teint frais, le pied sûr, l'oeil clair, toutes vos dents ;
Eux, ridés, épuisés, flétris, édentés, chauves,
Hideux ; l'envie en deuil clignote en leurs yeux fauves.
Oh ! comme je les hais, ces solennels grigous.
Ils composent, avec leur fiel et leurs dégoûts,
Une sagesse pleine et d'ennui et de jeûnes,
Et, faite pour les vieux, osent l'offrir aux jeunes !
Victor Hugo, Océan,
