Sagot :
Réponse:
Voila
Explications:
Lettre de Frédéric de Prusse
Voltaire répond à une lettre très flatteuse dans laquelle Frédéric de Prusse exprime le désir d’entrer en relations épistolaires avec lui.
Souffrez que je vous dise qu’il n’y a point d’homme sur la terre qui ne doive des actions de grâces au soin que vous prenez de cultiver, par la saine philosophie, une âme née pour commander. Croyez qu’il n’y a eu de véritables bons rois que ceux qui ont commencé comme vous par s’instruire pour connaître les hommes, par aimer le vrai, par détester la persécution et la superstition. Il n’y à point de prince qui, en pensant ainsi, ne puisse ramener l’âge d’or dans ses états. Pourquoi si peu de rois recherchent ils cet avantage? Vous le sentez, monseigneur; c’est que presque tous songent plus à la royauté qu’à l’humanité; vous faites précisément le contraire. Soyez sûrs que si, un jour, le tumulte des affaires et la méchanceté des hommes n’altèrent point un si divin caractère, nous serez adoré de vos peuples et chéri du monde entier. Les philosophes dignes de ce nom voleront dans vos états, et comme les artisans célèbres viennent en foule dans le pays où leur art est plus favorisé, les hommes qui pensent viendront entourer votre trône.
Cirey, le 26 août 1736
Voltaire, correspondance.
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