Sagot :
Réponse:
La diversité culturelle peut nous conduire à une appréciation contradictoire : d’un côté la pluralité des cultures et le métissage qu’elle rend possible, apparaissent être une richesse qui invite aux échanges et à la découverte des autres (et il est sans doute nécessaire de favoriser, par des politiques multiculturelles, le pluralisme des identités), mais nous pouvons penser, par ailleurs, que cette différenciation (de langues, de croyances, de traditions…) fait obstacle à la communication entre les hommes, à leur compréhension et à leur bonne entente réciproque. La difficulté est, en effet, d’avoir à concilier l’unité des hommes (d’aboutir à une humanité pacifiée sachant vivre ensemble selon des règles communes) et leurs différences (en valorisant, en reconnaissant la pluralité des cultures). Mais comment vivre ensemble dans la différence ? Dès lors, la question se pose de savoir si la pluralité des cultures, sur un plan national ou international, est ce qui fragmente les hommes et fait obstacle au surgissement de leur unification : la diversité de nos identités n’est-elle pas ce qui produit à terme ce « choc de civilisations » qui séparent les hommes et intensifie leurs conflits ? Ou bien les différentes cultures ont-elles au contraire vocation à se rencontrer, se mélanger et vivre ensemble dans un monde réconcilié? Il s’agit donc ici de s’interroger sur ce qu’implique la diversité des cultures et des identités : cette diversité produit-elle un processus inévitable de fragmentation ou bien peut-elle à terme conduire à un « rendez-vous des civilisations » ? Faut-il penser la culture comme un espace d’échanges ou comme un lieu de fermeture ? La question est d’autant plus importante que notre monde est rentré dans une phase de mondialisation et donc d’interaction de plus en plus forte de ses différences. Parviendrons-nous alors à cohabiter en paix malgré nos différences ? Dans un premier temps nous verrons que les différences culturelles ont généré à travers l’histoire des conflits et une logique permanente de l’exclusion des autres (I). Nous nous demanderons ensuite si l’humanité n’a pas vocation à se rassembler au-delà de cette diversité, par la création d’espaces de civilisation (II). Nous pourrons enfin nous interroger sur les conditions de possibilité d’un dialogue entre cultures et d’un rassemblement des peuples autour de valeurs universelles (III).