Sagot :
Bonjour
La plupart du temps, ce que nous prenons pour du savoir est infondé, étant du domaine de la croyance. Remettre en cause nos opinions apparaît donc nécessaire pour faire le tri entre nos idées, et voir celles qui sont fondées rationnellement. Nous avons cependant vu que, pour s’exercer de manière efficace, du moins dans un premier temps, le doute devait être total, c’est-à-dire s’appliquer à tout ce que nous tenons pour vrai. Nous pourrions à bon droit nous demander la manière dont pouvait se constituer un savoir, si pour savoir il fallait douter de tout, puisque le savoir nécessite des bases fondées et indubitables pour se construire. Mais le doute, s’il est un point de départ du savoir, n’en est pas le point d’arrivée : il est un moyen pour nous libérer de nos préjugés, et ainsi prendre conscience de ce que nous ignorons, et pensions savoir.
Cependant, après l’exercice de notre réflexion, des idées nous apparaissent comme indubitables, et, même si elles pourront être remises en cause, ou par autrui, ou par nous-mêmes, c’est à partir d’elles que se constituent nos connaissances. Douter de tout en permanence serait nuisible, là où il est utile de ne pas être trop sûrs de notre savoir et d’être attentifs aux arguments des autres, bref, de continuer régulièrement à nous remettre en question.
Ainsi, commencer par douter de tout est nécessaire, tout comme nous demander régulièrement si d’autres arguments ou théories ne sont pas plus pertinents que les nôtres. Mais cela ne doit pas nous empêcher de bâtir, sur des bases que nous avons choisies de manière réfléchie, notre propre savoir, quitte à ce que ces fondements soient, dans le futur, remis en cause, ou à ce que nous-mêmes nous nous en demandions, régulièrement, la raison d’être.