Sagot :
Bonjour
Quelle société exhibe l’idée selon laquelle le bonheur se limiterait à la simple et seule notion axée sur la consommation, la notion de l’avoir plutôt que sur celle de l’être et sur l’obligation de performance, comme si le mieux ne pouvait s’obtenir que par le plus. Certains prétendent que les nombreux plaisirs de la société moderne, qu’ils soient artificiels, sensationnels et éphémères seraient l’expression parfaite du bonheur. Alors que pour d’autres, le bonheur n’est aucunement question de quantité ni de matériel. Pour ceux-ci, cette première conception du bonheur paraît erronée dans le sens où dans le but d’acquérir, de toujours posséder on en arrive à exploiter l’homme, à l’utiliser non plus comme une fin mais comme un outil ou comme un instrument. Une telle notion masquerait ou entacherait le vrai sens du bonheur et éloignerait l’individu d’une spiritualité minimale. En effet, pour ces derniers le bonheur est une relation perpétuelle avec le maître, l’être transcendant. Le vrai bonheur tel que le proclame l’Eglise ou le christianisme, est une disposition avenir qui serait acquise à la seule condition de vivre conformément les préceptes religieux ; et ne serait accessible que dans l’au-delà, (après la mort). Pour les pères de l’Eglise notre passage sur la terre ne serait qu’une étape préparatoire. Serait-ce donc demander ou faire la sensibilisation à tout un chacun de rejeter toutes satisfactions terrestres, tout bonheur terrestre jugé très souvent par la conception judéo chrétienne d’éphémère, pour en avoir plus demain dans le royaume de Dieu ? Non ! C’est justement cette position que Nietzsche ne partage guère car, dit-il : pourquoi attendre à vivre heureux demain en rejetant les plaisirs d’ici bas ? Et prétendre à une vie à venir meilleure où l’on vivrait dans le bonheur et ce dans les siècles des siècles ?
Pour lui, tous ceux qui croient en cette idéologie sont des personnes qui, enfin de compte, se résignent devant les difficultés qui se présentent à elles dans cette vie . Quant à nous, nous pensons que les deux pensées extrêmes sur le bonheur doivent être conciliées et même purifiées. Car rejeter les minimes plaisirs de cette terre au profit d’une espérance future qui n’est cependant pas justifié c’est se résigner éternellement à la souffrance et aux malheurs. Mais vivre dépendamment dans le plaisir limité à l’idolâtrie des plaisirs est aussi vivre indéfiniment dans la débauche et le désordre. Pour nous, le Sage est celui qui est en mesure de bien vivre ici sur la terre et demain dans les cieux. Nous prônons donc ce postulat formulé comme suit : "bien vivre ici et demain". Dorénavant nous ne devons plus nous limiter seulement au bonheur sur terre mais élargir notre champ de vision vers un bonheur futur et transcendant, qui est cependant celui qui répond aux aspirations intimes des hommes. Chose que nous ne pourrons atteindre que si nous associons catégoriquement un champ de morale à notre quête farouche du bonheur. Aussi, devons-nous nous efforcer à bien vivre aujourd’hui de manière à acquérir cette disposition future. C’est justement ce pourquoi la religion, source et propagande de la morale serait indispensable dans cette quête indubitable.
En somme, le bonheur est un sujet universel auquel aucune conscience qui en est digne n’échappe. C’est ce pourquoi nous affirmons et soutenons que de toutes les vérités qui existent, celle qui échappe à toute ambiguïté et critique est celle selon laquelle le bonheur est le principe et la finalité ultime de toute l’existence de l’homme.