bonjour j'arais besoin d'aide j'ais pas compris la lecon ducoup j'arrive pas pour les exercice merci d'avance de m'aider
1
2
3
5
10
15
20
25
30
35
39
LE BRET, stupéfait
Hein ? Comment ? Serait-il possible ?…
CYRANO, avec un rire amer
Que j’aimasse ?…
(Changement de ton et gravement.)
J’aime.
LE BRET
Et peut-on savoir ? Tu ne m’a jamais dit ?…
CYRANO
Qui j’aime ?… Réfléchis, voyons. Il m’interdit
Le rêve d’être aimé même par une laide,
Ce nez qui d’un quart d’heure en tous lieux me précède ;
Alors moi, j’aime qui ?… Mais cela va de soi !
J’aime — mais c’est forcé ! — la plus belle qui soit !
LE BRET
La plus belle ?…
CYRANO
Tout simplement, qui soit au monde !
La plus brillante, la plus fine,
(Avec accablement)
La plus blonde !
LE BRET
Eh, mon Dieu, quelle est donc cette femme ?…
CYRANO
Un danger
Mortel sans le vouloir, exquis sans y songer,
Un piège de nature, une rose muscade
Dans laquelle l’amour se tient en embuscade !
Qui connaît son sourire a connu le parfait.
Elle fait de la grâce avec rien, elle fait
Tenir tout le divin dans un geste quelconque,
Et tu ne saurais pas, Vénus*, monter en conque*,
Ni toi, Diane*, marcher dans les grands bois fleuris,
Comme elle monte en chaise et marche dans Paris !…
LE BRET
Sapristi ! Je comprends. C’est clair !
CYRANO
C’est diaphane.
LE BRET
Madeleine Robin, ta cousine !
CYRANO
Oui, — Roxane.
LE BRET
Eh bien ! mais c’est au mieux ! Tu l’aimes ? Dis-le-lui !
Tu t’es couvert de gloire à ses yeux aujourd’hui !
CYRANO
Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance
Pourrait bien me laisser cette protubérance* !
Oh ! je ne me fais pas d’illusions ! — Parbleu,
Oui, quelquefois, je m’attendris, dans le soir bleu ;
J’entre en quelque jardin où l’heure se parfume ;
Avec mon pauvre grand diable de nez je hume*
L’avril, — je suis des yeux, sous un rayon d’argent,
Au bras d’un cavalier, quelque femme, en songeant
Que pour marcher, à petits pas, dans de la lune,
Aussi moi j’aimerais au bras en avoir une,
Je m’exalte, j’oublie… et j’aperçois soudain
L’ombre de mon profil sur le mur du jardin !
LE BRET, ému
Mon ami !…
CYRANO
Mon ami, j’ai de mauvaises heures !
De me sentir si laid, parfois, tout seul…
LE BRET, vivement, lui prenant la main
Tu pleures ?
CYRANO
Ah ! non, cela, jamais ! Non, ce serait trop laid,
Si le long de ce nez une larme coulait !
Acte I, scène 5
Vénus : déesse romaine de la beauté // conque : coquillage dans lequel se tient Vénus // Diane : déesse romaine de la chasse // protubérance : bosse // hume : respire
I/ Observons la forme pour découvrir un genre !
1. A quel genre littéraire déjà étudié ce texte vous fait-il penser ? Pourquoi ?
(2 éléments de réponse attendus).
2. Soulignez les « lignes » 1 et 36. Que remarquez-vous ?
3. A quel genre littéraire ce texte appartient-il en réalité ? Expliquez votre réponse.
II/ Comprenons la scène !
4.a. Dans les passages où Cyrano parle de la femme qu’il aime, relevez et identifiez deux figures de style qui la caractérisent.
5.Quels sentiments révèlent-elles ?
6.a.Quel rôle joue Le Bret auprès de Cyrano ?
b. En quoi la longueur des réplique nous permet-il de le comprendre ?
7.Cyrano pense-t-il que Roxane répondra-t-elle à cet amour ? Justifiez.
8. a. A la fin de la scène, quel sentiment Cyrano suscite-t-il (= provoque-t-il) chez le lecteur / spectateur ? Expliquez votre réponse.
b. Quel registre littéraire retrouve-t-on donc ?
9. En quoi cet extrait correspond-il à une scène d’aveu atypique ? (2 éléments de réponse attendus.)
merci