Bonjour de l'aide svp,
Relever dans ce texte les marques du lyrisme soit dit les procédés
« Pour le Prince, pourtant, le jardin parfumé fut la cause de sombres associations d'idées. « Aujourd'hui ça sent bon, mais il y a un mois... »
Il se souvenait du dégoût que les relents douceâtres avaient diffusé dans toute la villa avant que la cause en fût éloignée : le cadavre d'un jeune soldat du 5e bataillon de Chasseurs qui, blessé dans la mêlée de San Lorenzo contre les escouades des rebelles, était venu mourir, seul, sous un citronnier. On l'avait trouvé la face contre le sol dans le trèfle épais, le visage enfoncé dans le sang et les vomissures, les ongles plantés dans la terre, cou¬vert de grosses fourmis ; et, en dessous des bandoulières, les intestins violacés avaient formé une flaque. C'était Russo, le surintendant, qui avait trouvé cette chose bri¬sée, qui l'avait retournée, avait caché le visage de son grand mouchoir rouge, avait renfoncé les viscères avec une petite branche dans la déchirure du ventre, et avait recouvert ensuite la blessure avec les pans verts de la capote ; en crachant sans arrêt de dégoût, pas vraiment sur la dépouille, mais assez près. Le tout avec une inquiétante habileté. « La puanteur de ces charognes ne cesse pas, même quand ils sont morts », disait-il. C'était tout ce qui avait commémoré cette mort abandonnée. Ensuite, quand ses compagnons d'armes, émus, l'eurent emporté (et, oui, ils l'avaient traîné par les épaules jus¬qu'à la charrette si bien que l'étoupe du pantin était ressortie de nouveau) on ajouta au Rosaire du soir un De Profundis pour l'âme de l'inconnu ; et on n'en parla plus, la conscience des femmes de la maison s'étant déclarée satisfaite.
Don Labrizio alla gratter un peu de lichen sur les pieds de la statue de Llore et commença à se promener en long et en large. Le soleil bas projetait son ombre immense sur les plates-bandes funèbres. On n'avait plus parlé du mort, en effet ; au bout du compte, les soldats sont des soldats justement pour mourir en défendant le Roi. Mais l'image de ce corps éventré réapparaissait souvent dans ses souvenirs comme si elle demandait qu'on lui donne la paix de la seule manière possible pour le Prince : en dépassant et en justifiant son extrême souffrance par une nécessité générale. Parce que mourir pour quelqu'un ou pour quelque chose, d'accord, c'est dans l'ordre des choses ; il faut pourtant savoir ou, du moins, être certain que quelqu'un sache pour qui ou pour quoi on est mort ; c'est cela que demandait ce visage abîmé ; et c'est là que, justement, commençait le brouillard. »

Exemple : l'utilisation de la première personne "je" ligne 1 parce que lorsqu'on utilise le registre lyrique on exprime des sentiments personnels qui impliquent l'utilisation d'une voix intime et personnelle.

Merci beaucoup


Sagot :

Réponse :

Le lyrisme est l'expression personnelle de sentiments, d'états d'âme. C'est un genre qui tire son nom de l'instrument de musique la lyre,  que les troubadours utilisaient pour accompagner les textes chantés.  Aujourd'hui, on parle de texte lyrique si l'auteur exprime des sentiments personnels ou si un personnage montre des réactions, ses sentiments, ses sentiments. C'est le cas dans le texte proposé.

I. Nous avons accès aux sentiments du personnage, à ses réactions, à ses états d'âme.  la focalisation interne nous donne accès à ses réflexions. Il y a même du discours directe retranscrit.  les termes et expressions qui suivent le prouvent : ombres associations d'idées / Il se souvenait du dégoût / relents douceâtres / en crachant sans arrêt de dégoût /inquiétante habileté / l'image du corps éventré réapparaissait souvent dans ses souvenirs".

II. La situation dans laquelle le personnage est présentée participe aussi au lyrisme. Il est question de la mort qui est un thème universel qui touche le lecteur. Des souvenirs de guerre le hantent notamment le cadavre d'un jeune soldat du 5° bataillon ce chasseurs. L'ouïe est sollicitée, on parle de rosaire, de De profondis, l'odorat aussi est une sensation évoquée avec la puanteur de charogne". La mort est évoquée par un champ lexical dominant : "mourir, cadavre, dépouille, charognes, funèbres, mourir, mort".

III. La description suscite aussi l'horreur. Aucun détail n'est épargné. Il est question de détails réalistes : "visage enfoncé dans le sang, viscères,  vomissures, fourmis, intestins violacés, blessure, visage abîmé. " le lecteur est témoin, réagit aussi avec émotion et compassion.

Explications :