Sagot :
Réponse:
L’immense tempête du Covid-19 n’en est sans doute qu’à ses débuts. Elle n’a pas encore atteint vraiment le Sud global par exemple, ou les innombrables poches de misère absolue de cette planète (au Bangladesh, au Yémen, au Soudan-Sud, dans les camps de réfugiés au Pakistan ou en Inde, Idlib etc.). On n’aperçoit pas encore tous ses effets économiques, conjoncturels et structurels, de toutes façons gigantesques. Il serait donc hasardeux d’avancer dès maintenant une théorie générale de la géopolitique de la pandémie. Ne convient-il pas cependant de commencer à réfléchir à ce que pourrait être l’impact du virus sur la politique internationale ?
(Nom de ton narrateur) propose à cet effet de partir d’un constat : la pandémie agit comme un révélateur des caractéristiques du nouveau monde qui est le nôtre. Et notamment de deux de ces caractéristiques : la faiblesse de la gouvernance globale (en matière sanitaire en l’occurrence), d’une part ; le basculement du centre de gravité des rapports de force vers la Chine et l’Asie en général, d’autre part.
Une crise révélatrice du nouveau monde
Sur le terrain de la gouvernance globale, la crise du Covid-19 apparaît d’abord comme une crise de la capacité d’anticipation de la communauté internationale. Il suffit pour s’en rendre compte de regarder sur YouTube une conférence de Bill Gates de 2015. Tirant les leçons du combat pour circonscrire la diffusion d’Ebola, l’ancien patron de Microsoft estimait que "cette fois nous avons eu de la chance". L’épidémie s’était déclarée dans une région (l’Afrique de l’Ouest) assez peu connectée, en dehors de grandes concentrations urbaines ; des équipes internationales avaient pu intervenir rapidement ; et surtout la maladie se transmettait par les fluides. La prochaine fois, indiquait Bill Gates, si nous ne sommes pas prêts, la maladie pourrait coûter des millions de morts et avoir un impact économique énorme. Elle pourrait en effet "se propager par les airs, atteindre des gens qui ne sentiraient qu’avec retard les premiers symptômes, seraient capables de prendre le train et l’avion". Nous y sommes. Un rapport encore plus ancien de la CIA ("rapport sur l’état du monde en 2025" publié en 2009) précisait : "Si une maladie pandémique se déclare, ce sera dans une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux, comme il en existe sur certains marchés en Chine ou dans le Sud-Est asiatique, où les populations vivent près du bétail". Il ne manquait aux prédictions de la CIA qu’une indication topographique : un marché de Wuhan. Ce que craignaient le plus les analystes du renseignement américain, c’était "une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente fortement contagieuse".
En juin 2018, le nouveau gouvernement guinéen a annoncé un objectif ambitieux pour 2025 : tirer de l'extrême pauvreté 40 % des Guinéens à cet horizon (celle-ci touche 60 % de la population), dont 400 000 personnes dès 2020, 2 millions en 2021, pour une cible de 6 millions en 2025.
En 2025 ce sera la pauvreté extrême.
Explications:
Voilà, j'espère que ça va t'aider