Sagot :
CONTEXTE HISTORIQUE
La conquête de l'Algérie
En juin 1830, la prise d'Alger décidée par Charles X est une opération de prestige conduite à des fins de politique intérieure. Héritant de cette encombrante conquête, Louis-Philippe hésite entre l'évacuation des troupes (demandée par l'Angleterre et les libéraux) et leur maintien (souhaitée par une opinion publique patriotique). L'annexion de l'Algérie est finalement proclamée en 1834. La conquête du territoire commence. Alternant défaites et victoires, l'armée d'Afrique s'en tient jusqu'en 1837 à une occupation côtière, laissant le reste du pays sous le contrôle de l'émir Abd el-Kader. Mais, à partir de 1840, la France s'engage dans la conquête du pays tout entier, menant pendant plusieurs années une guerre sans merci à l'émir, affaibli après la spectaculaire prise de sa smala[1] en 1843, et définitivement vaincu en 1847.
INTERPRÉTATION
La conquête de l'Algérie est une campagne difficile, coûteuse, qui contribue à envenimer les relations franco-britanniques. Mais les officiers français se prennent à rêver de lauriers et de carrières rapides que la situation stable en Europe ne laisse guère espérer, et les succès de l'armée d'Afrique flattent une opinion publique patriotique, humiliée par les défaites de 1815 et peu satisfaite de la politique de paix européenne menée par le roi. Les toiles de Vernet témoignent de la volonté de mise en scène picturale des hauts faits militaires de la conquête coloniale. Il s'agit de rehausser le prestige dynastique et de dépasser les controverses politiques sur la colonisation par une célébration unanime et nationaliste de l'armée victorieuse. Disposés à la fin du parcours de la galerie des Batailles au musée de Versailles, les tableaux terminent l'évocation des gloires militaires de la nation par la représentation des victoires algériennes, permettant ainsi à la monarchie de Juillet de se mesurer au souvenir de l'épopée napoléonienne.