Sagot :
Bonjour,
Le travail est une activité qui développe les facultés propres à l’homme. Le travail humain est ce qui permet à l'homme de développer ses qualités spécifiques, à savoir sa conscience, sa raison, sa volonté, son imagination, et plus encore sa moralité. Tout d’abord, le travail sur soi est présent partout où on assiste à des apprentissages, à l’acquisition d’une culture qu’elle soit physique ou intellectuelle. L’homme peut se connaître également par son activité pratique comme le montre Hegel. De plus, la pratique régulière de certaines actions permet de les rendre plus spontanées, plus faciles, c’est à dire de créer en nous une aptitude nouvelle, une faculté nouvelle qui nous permet d’atteindre une maîtrise ou une excellence qui sans cet apprentissages ou ces efforts n’existerait pas. Comme le dit Aristote, on a affaire à une série d’actes qui crée une puissance, celle de les accomplir sans effort. Selon Kant, l’essence de l’homme est de développer ses potentialités puisqu’il est perfectible, ce qu’il fait par le biais du travail. Le travail mobilise donc et développe en l’homme des facultés, compétences, aptitudes qui le rendent accompli, heureux.
Cependant, même si le travail permet à l’être humain se s’accomplir, il peut toutefois dénaturer l’homme.
Si le travail peut être déshumanisant lorsqu'il devient instrument d'exploitation (on pense principalement au travail économique) il n’en est pas moins facteur d’accomplissement pour l’homme. Il convient donc à présent de déterminer les conditions de travail qui rendraient possible l'accomplissement de l'homme.
Avec des conditions de travail avantageuses l’homme peut également s’accomplir dans son travail. En effet en rendant possible la réalisation parfaite et achevée de ses projets dans le temps l’homme peut prétendre à quelque chose de parfait en son genre, d’idéal pour lui. Or dans bien des cas, l’économie régit, perverti et détoure l’homme de la fin première de son accomplissement. Le travail peut alors se définir dans la seule finalité de faire du profit. Dans ce cas là il y aura donc parcellisation des taches et moindre utilité des travailleurs qui seront dépourvus de tout sens dans leur travail. On rejoint ainsi l’idée d’aliénation du travail. C’est alors au politique de protéger le monde du travail en empêchant qu'il ne devienne un marché d'hommes. La législation du travail a donc pour rôle de permettre au travail de conserver sa vocation première, laquelle consiste à nous permettre d'accomplir toutes nos facultés.
On pourrait cependant souligner que le travail à lui seul ne suffit pas à l'accomplissement de toutes nos facultés et à la réalisation de notre bonheur. N’y a t-il pas d’autres façons de travailler qui permettraient à l’homme d’arriver au terme, à la perfection de ce qu’il doit être ? Le travail ne se réduit pas au travail économique qui semble être unique facteur d’aliénation. On pourrait penser au travail humanitaire, par exemple travailler le mieux possible à s’occuper d’enfants malades en Afrique qui représenterait également une forme d’accomplissement de l’homme.
Dans la mesure où le travail développe les facultés de l’homme, son épanouissement économique et sociale et l’humanise, il permet à l’homme de s’accomplir. Cependant certaines formes de travail semblent contraintes, pénibles et aliéner les hommes. Or comme cette aliénation du travail ne serait due qu’à des facteurs économiques détournant le travail de sa vocation essentielle, il faudrait que des conditions de travail favorables à l'accomplissement de notre humanité soient définies et maintenues.