Bonjour je dois ecrire la reponse de cette lettre de Ichiro a Isoko: Maman chérie, aurais-je enfin atteint l'adolescence? Tu vas me demander ce qui se passe, à te poser une telle question à brûle-pourpoint! Voilà. Lorsque nous allions quitter l'école primaire, notre maître M. Hanaoka nous a dit: " Dans deux ou trois ans, vous aller commencer à vous révolter contre vos parents ou à vous moquer d'eux. " A ce moment-là je me suis dit qu'à moi, ça ne m'arriverait jamais, et j'en étais convaincu tout récemment encore, je ne pouvais m'imaginer me rebellant contre toi, ou me moquant de toi. Mais ces derniers temps, c'est différent. Naturellement, comme c'était à propos de choses qui me concernent, je n'ai pas pu le montrer; il y a cependant plusieurs choses en toi qui me mécontentent. Evidemment, même maintenant, je ne penserais pas le moins du monde à me moquer de toi, cependant il me semble que tu n'es plus tout pour moi, ainsi que tu l'étais auparavant. Si je te dis des choses pareilles, tu auras de la peine, et quand je pense cela, je n'ai plus envie de rien dire. Néanmoins, c'est un sentiment que je ne parviens pas à étouffer. Est-ce que cela arrive à tous les garçcons qui atteignent l'adolescence? Si oui, je trouve que c'est quelque chose de bien triste et de détestable. Moi qui croyait que cela ne m'arriverait jamais!... Quand je pense à mon coeur où pénètre ce petit vent coulis, comme par une fissure, il me semble que je perds toute confiance en moi. J'aurais peut-être mieux fait de ne pas écrire tout cela. Mais cela m'est intolérence de sentir ce petit vent coulis s'insinuer entre toi et moi. Et comme je ne parviens pas à m'en préserver tout seul, je voudrais que de ton côté, maman, tu m'aides à boucher cette fente. J'ai peur que si je laissais les choses telles qu'elles sont, elles n'aillent en s'élargissant petit à petit. Je sais que tu es très occupée, mais je t'en prie, écris vite pour tranquilliser ton Ichirô, Qui a peur de s'enrhumer avec ce petit vent coulis.