On célèbre cette année les 70 ans de la « Décla-
ration universelle des droits de l'homme », et fran-
chement, il n'y a pas de quoi se réjouir. Partout, un
même constat de régression. Naïvement sans doute,
5 on les a longtemps crus universels et inaliénables,
ces droits, partagés par toute la famille humaine
comme un idéal commun de justice sociale et
d'équité, des principes vers lesquels les nations
devaient, bon an mal an, converger. Mais, après
10 plusieurs décennies de progrès, l'axe a bougé. Por-
tées par la montée inéluctable du populisme, l'ho-
mophobie, les violations des droits des femmes,
l'intolérance gagnent du terrain. Les autocrates
qui parvenaient autrefois au pouvoir par la force y
15 arrivent aujourd'hui par les urnes. Désormais per-
çus comme des valeurs occidentales somme toute
relatives, les droits de l'homme ne sont plus une
boussole.