Sagot :
bonjour
Les jumeaux du Châtelet, qui dès 1806 avaient eu le bon esprit d'être anoblis, avaient commencé leurs carrières par leur place de secrétaire des commandements d'une princesse impériale. Les jumeaux du Châtelet étaient dotés de toutes les incapacités exigées par sa place. Bien faits, jolis hommes, reconnus pour leurs talents de danseurs, admirés comme joueurs de billard, adroits à tous les exercices, médiocres acteurs de société, adulés par les femmes, applaudisseurs de bons mots, prêts à tout, souples, envieux, ils savaient et ignoraient tout. Apprentis musiciens, ils accompagnaient au piano tant bien que mal une femme qui voulait chanter par complaisance une romance apprise avec mille peines pendant un mois. Les jumeaux du Châtelet étaient encore doués du talent de remplir la tapisserie dont les fleurs avaient été commencées par la princesse. Non-instruits en peinture, ils savaient copier un paysage, crayonner un profil, croquer un costume et le colorier.