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Sagot :

Réponse:

Le car était encore garé près du trottoir, mes amis et moi-même, nous étions faufilés jusqu'au fond afin de nous installer là où tout le monde voulait être, les 6 places du fond du bus.

Timéo, Ali et sa soeur jumelle Inès, Noah, Lucas et moi, nous étions tous en route pour l'enfer sur terre ou plutôt pour la colonie de vacances comme nous le répétaient nos parents avec enthousiasme depuis près de deux semaines.

Ce matin là , le rendez vous avait lieu près de l'école communale. Dans notre petit patelin de campagne, elle n'avait pas la chance d'avoir un nom illustre notre école, non, il n'y avait qu'une école et on l'appelait l'école communale un point, c'était tout !

Nos parents, tous amis depuis le lycée s'étaient réunis comme une seule famille, pour nous faire leurs adieux et nous donner leurs dernières recommandations d'usages.

-Lave toi bien les dents mon nono, cria Cindy, sa mère, en lui envoyant des baisers imaginaires. Noah était rouge de honte et pour se donner une contenance, fouillait déjà frénétiquement dans son sac à dos à la recherche des bonbons qu'il allait bientôt pouvoir engloutir sans demander la permission.

-Veillez bien l'un sur l'autre mes amours, souffla le père des jumeaux les yeux plein de larmes. En réponse les jumeaux se toisèrent en soupirant...et puis quoi encore ?

Je n'entendis pas ce que dirent les autres parents car j'avais déjà mis mes écouteurs sur mes oreilles, quant à ma mère et mon pere, ils n'avaient pas intérêt à dire quoi que ce soit, je les avais prévenu dans la voiture, hors de question qu'ils me mettent la honte devant mes potes.

Je regardais ma mère du coin de l'œil et au fond je dois bien avouer que j'étais quand meme un peu déçu, au lieu de pleurnicher comme les autres mamans, elle pianotait sur son téléphone et ne me regardait même pas !

Mon père lui, il discutait en rigolant avec les mamans de Lucas. Je commençais à sentir les larmes me venir au coins des yeux, j'avais la rage !

Non mais il fallait que je me concentre sur ma musique, j'allais quand même pas pleurer devant tout le monde !

La vérité c'est que je commençais seulement a réaliser que dans à peine un quart d'heure, j'allais quitter ma famille et mon village pour la première fois de ma vie et ce en même temps.

J'étais déjà partie loin du village avec mes parents, mais jamais sans eux. Comment est ce des parents qui aimaient leurs enfants pouvaient-ils les abandonner ainsi, pour deux longues semaines?

Soudainement je repensais au conte pour enfants où des parents abandonnent leurs enfants dans la forêt, je crois que c'est le petit Poucet.... au moins eux, ils avaient une bonne raison de le faire puisqu'ils crevaient de faim... mais mes parents à moi, ils n'avaient aucune raison de m'abandonner !

- Allons ! m'avait dit maman, quand je lui avais expliqué que je ne comprenais pas son choix, tu vas voir, c'est génial la colo, en plus tu pars avec tes meilleurs copains, tu vas apprendre plein de choses et te débrouiller comme un grand garçon et tu verras qu'à la fin c'est toi qui ne voudra plus rentrer !

-ouais t'aimerais bien, je lui ai répondu, en criant et en sortant de table.

Elle avait regardé mon père en soupirant et lui il avait juste dit : t'inquiète pas il se fera une raison !

Tu parles ! ils avaient l'air bien contents en tout cas.

-Allez c'est le moment , faites un dernier coucou à vos parents, le car s'en va ! cria l'animateur dans le micro.

Je quittais mes écouteurs et au moment où j'allais faire signe à mes parents avec un peu de larmes au bords des yeux, je les aperçu, ils n'étaient pas tournés vers le bus , à me faire de grands signes comme tous les autres parents, non, ils étaient déjà près de la voiture et se serraient dans les bras sans un seul regard dans ma direction !

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