Apollinaire écrit dans "L'esprit nouveau et les poètes " : "Un mouchoir qui tombe peut-être pour le poète le levier avec lequel il soulèvera tout un univers." Que pensez -vous de cette affirmation?

J'ai besoin d'une réponse courte pour après le développer moi-même. Merci d'avance.


Sagot :

Réponse :

Il faut lire la conférence sur l'Esprit nouveau de Guillaume Apollinaire publiée le 1er décembre 1918 pour comprendre la citation.
Le poète se sert de l'inattendu, de la surprise, il remarque ce que nous ne voyons pas. Son imagination féconde lui fait trouver de multiples interprétations.

Explications : Extrait de la conférence sur l'Esprit nouveau

Le moindre fait est pour le poète le postulat, le point de départ d'une immensité inconnue où flambent les feux de joie des significations multiples.

Il n'est pas besoin pour partir à la découverte de choisir à grand renfort de règles, même édictées par le goût, un fait classé comme sublime. On peut partir d'un fait quotidien: un mouchoir qui tombe peut être pour le poète le levier avec lequel il soulèvera tout un univers. On sait ce que la chute d'une pomme vue par Newton fut pour ce savant que l'on peut appeler un poète. C'est pourquoi le poète d'aujourd'hui ne méprise aucun mouvement de la nature, et son esprit poursuit la découverte aussi bien dans les synthèses les plus vastes et les plus insaisissables: foules, nébuleuses, océans, nations, que dans les faits en apparence <les> plus simples: une main qui fouille une poche, une allumette qui s'allume par le frottement, des cris d'animaux, l'odeur des jardins après la pluie, une flamme qui naît dans un foyer. Les poètes ne sont pas seulement les hommes du beau. Ils sont encore et surtout les hommes du vrai, en tant qu'il permet de pénétrer dans l'inconnu, si bien que la surprise, l'inattendu est un des principaux ressorts de la poésie d'aujourd'hui.