Sagot :
Réponse : Un sonnet qui à lui seul montre la dualité du recueil Les Fleurs du mal, le temps est l'ennemi qui mange la vie, "qui ronge le coeur".
I. Le spleen en évoquant la jeunesse perdue et l'automne des idées
- une jeunesse comme une saison d'orage, de tonnerre et de pluie
- les outils de l'automne : pelle et rateaux. Le sonnet tourne autour de la métaphore filée du jardin.
- la souffrance : "Ô douleur ! Ô douleur !" l'obsession de la mort avec la comparaison : "des trous grands comme des tombeaux"
II. Le poète aspire néanmoins à l'Idéal poétique
- la jeunesse a été traversée par "de brillants soleils"
- Baudelaire rêve de "fleurs nouvelles"
- la poésie comme un mystique aliment
Explications :
X - L'ennemi
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !