Sagot :
Réponse :
1. Un sonnet
Paul VERLAINE
1844 - 1896
Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues
Un calligramme de Guillaume Apollinaire : la Femme au chapeau
(Chercher le dessin sur internet)
Transcription du texte.
Reconnais-toi
Cette adorable personne c’est toi
Sous le grand chapeau canotier
Oeil
Nez
La Bouche
Voici l’ovale de ta figure
Ton cou Exquis
Voici enfin l’imparfaite image de ton buste adoré
Vu comme à travers un nuage
Un peu plus bas c’est ton coeur qui bat
Une anagramme : marie = aimer
Marie, qui voudrait votre beau nom tourner,
Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie,
Faites cela vers moi dont votre nom vous prie,
Votre amour ne se peut en meilleur lieu donner.
S'il vous plaît pour jamais un plaisir démener,
Aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie,
Pendus l'un l'autre au col, et jamais nulle envie
D'aimer en autre lieu ne nous pourra mener.
Si faut-il bien aimer au monde quelque chose :
Celui qui n'aime point, celui-là se propose
Une vie d'un Scythe, et ses jours veut passer
Sans goûter la douceur des douceurs la meilleure.
Eh, qu'est-il rien de doux sans Vénus ? Las ! à l'heure
Que je n'aimerai point puissé-je trépasser !
Ronsard - Continuation des Amours - 1555
Un haïku
Le liseron du soir -
La peau d’une femme
Au moment où elle se découvre.
Ida Dakotsu ( 1885-1962 )