Sagot :
Réponse:
Si le prince de Clèves souffre lorsque sa femme lui avoue qu'elle en aime un autre, son humiliation n'atteint son plus haut point que lorsque cet aveu devient public. La cour est un espace dans lequel l'intime est constamment menacé. L'aveu de la princesse de Clèves, même si son identité reste floue pour la plupart des personnages, devient ainsi un objet de conversation. Le duc de Nemours fait l'erreur de confier cette histoire au vidame de Chartres, qui en parle à son tour à Mme de Martigues. La dauphine en vient en définitive à restituer à la princesse de Clèves sa propre aventure, ce qui cause à cette dernière « une douleur qu'il est difficile d'imaginer ».
? L'individu vit constamment sous le regard de la société. Ce poids est tel que chacun, pour exister, doit briller par sa conversation, ses actions ou son apparence. La cour est l'espace du paraître, comme l'indique chacun des événements qui l'animent. Dans la deuxième partie du roman, après la signature de la paix, un grand tournoi est par exemple organisé : « Tous les princes et seigneurs ne furent plus occupés que du soin d'ordonner ce qui leur était nécessaire pour paraître avec éclat ». Pour autant, ces apparences sont souvent trompeuses. C'est l'une des leçons que Mme de Chartres tente d'apprendre à sa fille pour la mettre en garde : « Si vous jugez sur les apparences en ce lieu-ci, […] vous serez souvent trompée : ce qui paraît n'est presque jamais la vérité. » Les intrigues prennent parfois l'allure de cabales et le mensonge est monnaie courante. La vengeance, si elle est souvent différée, n'en est pas moins cruelle comme le découvrent après la mort du roi la nouvelle reine mère et la duchesse de Valentinois. Le début de la quatrième partie est ainsi consacré à toute une série d'intrigues politiques.