Bonjour j'aimerais que vous m'aidiez. Merci d'avance.
I – Expliquez les expressions ou mots suivants (soulignés dans le texte)

- « entretenir »
- « goûter » (l 3)
- « débiter »
- « Il croit peser à ceux à qui il parle »
- « complaisant »


II – Comment Giton est-il physiquement caractérisé ? Même question pour Phédon ?
Quel lien peut-on établir entre leur attitude et leur comportement ?


III – Comment Giton se comporte-t-il vis-à-vis de ses semblables ? Même question pour Phédon (Justifiez en citant le texte)


IV – Relevez dans le premier texte un élément qui montre un jugement de Montesquieu sur Giton.
Comment appelle-t-on ce type de portrait ?


V – Relevez les éléments, les constructions grammaticales, qui vous semblent similaires dans les deux textes ? Quelle est la critique (valable pour les deux personnages) formulée par Montesquieu dans ces textes ?


Texte:
Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l'oeil fixe et assuré, les épaules larges, l'estomac haut, la démarche ferme et délibérée. Il parle avec confiance ; il fait répéter celui qui l'entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu'il lui dit. Il déploie un ample mouchoir, et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il éternue fort haut. Il dort le jour, il dort la nuit, et profondément ; il ronfle en compagnie. Il occupe à table et à la promenade plus de place qu'un autre. Il tient le milieu en se promenant avec ses égaux ; il s'arrête, et l'on s'arrête ; il continue de marcher, et l'on marche : tous se règlent sur lui. Il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole : on ne l'interrompt pas, on l'écoute aussi longtemps qu'il veut parler ; on est de son avis, on croit les nouvelles qu'il débite. S'il s'assied, vous le voyez s'enfoncer dans un fauteuil, croiser les jambes l'une sur l'autre, froncer le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne voir personne, ou le relever ensuite, et découvrir son front par fierté et par audace.

Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux sur les affaires du temps ; il se croit des talents et de l'esprit. Il est riche.

Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre ; il dort peu, et d'un sommeil fort léger ; il est abstrait, rêveur, et il a avec de l'esprit l'air d'un stupide : il oublie de dire ce qu'il sait, ou de parler d'événements qui lui sont connus ; et s'il le fait quelquefois, il s'en tire mal, il croit peser à ceux à qui il parle, il conte brièvement, mais froidement ; il ne se fait pas écouter, il ne fait point rire. Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis ; il court, il vole pour leur rendre de petits services. Il est complaisant, flatteur, empressé ; il est mystérieux sur ses affaires, quelquefois menteur ; il est superstitieux, scrupuleux, timide. Il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre ; il marche les yeux baissés, et il n'ose les lever sur ceux qui passent.

Il n'est jamais du nombre de ceux qui forment un cercle pour discourir ; il se met derrière celui qui parle, recueille furtivement ce qui se dit, et il se retire si on le regarde. Il n'occupe point de lieu, il ne tient point de place ; il va les épaules serrées, le chapeau abaissé sur ses yeux pour n'être point vu ; il se replie et se renferme dans son manteau. Il n'y a point de rues ni de galeries si embarrassées et si remplies de monde, où il ne trouve moyen de passer sans effort, et de se couler sans être aperçu.

Si on le prie de s'asseoir, il se met à peine sur le bord d'un siège ; il parle bas dans la conversation, et il articule mal ; libre néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu des ministres et du ministère. Il n'ouvre la bouche que pour répondre ; il tousse, il se mouche sous son chapeau, il crache presque sur soi, et il attend qu'il soit seul pour éternuer, ou, si cela lui arrive, c'est à l'insu de la compagnie : il n'en coûte à personne ni salut ni compliment. Il est pauvre.
Jean de la Bruyère
Les Caractères (1688)


Sagot :

Réponse :

Bonjour,

I – Expliquez les expressions ou mots suivants (soulignés dans le texte)

- « entretenir » : avoir une conversation avec quelqu'un.

- « goûter » (l 3) : écouter avec attention.

- « débiter » ; raconter, parler.

- « Il croit peser à ceux à qui il parle » : il pense qu'il met les gens mal à l'aise.

- « complaisant » : être accommodant.

II – Comment Giton est-il physiquement caractérisé ? Même question pour Phédon ?

Quel lien peut-on établir entre leur attitude et leur comportement ?

Description physique

Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l’œil fixe et assuré, les épaules larges, l'estomac haut, la démarche ferme et délibérée.

Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre.  

Lien entre attitude et comportement

Giton est extraverti, il est "plein", "l'oeil fixe et assuré", "parle avec confiance", il est expansif et à l'aise au milieu des gens;

Phédon est introverti, "maigre", "l'air d'un stupide", "menteur", il semble mal à l'aise au milieu des gens.

III – Comment Giton se comporte-t-il vis-à-vis de ses semblables ? Même question pour Phédon (Justifiez en citant le texte)

Giton Il parle avec confiance, Il occupe à table et à la promenade plus de place qu'un autre. on ne l'interrompt pas, on l'écoute aussi longtemps qu'il veut parler ; on est de son avis, on croit les nouvelles qu'il débite.

Phédon ne fait point rire. Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis ; il court, il vole pour leur rendre de petits services. Il est complaisant, flatteur, empressé. il est superstitieux, scrupuleux, timide. Il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre ; il marche les yeux baissés, et il n'ose les lever sur ceux qui passent.

IV – Relevez dans le premier texte un élément qui montre un jugement de Montesquieu sur Giton.

Comment appelle-t-on ce type de portrait ?

"Il ronfle en compagnie" = il est désobligeant et a peu de considération pour son entourage. La Bruyère, bien qu'ayant utilisé en apparence un portrait positif, semble dénoncer par touche un comportement scandaleux.

C'est une composition en énigme.

V – Relevez les éléments, les constructions grammaticales, qui vous semblent similaires dans les deux textes ? Quelle est la critique (valable pour les deux personnages) formulée par Montesquieu dans ces textes ?

- Les deux portraits commencent de la même façon : les personnages sont nommés en début de texte; le détaillé de la description est la même. La dernière phrase livre l'information ultime sur leur condition sociale.

Explications :

https://nosdevoirs.fr/devoir/1433393