Bonjour, voilà :
Il appela plus fort. Sa voix s’envola. Sans écho, faible étouffée, écrasée par la nuit, par cette nuit impénétrable.
Il hurla : « Au secours : au secours : au secours ! »
Son appel désespéré resta sans réponse. Quelle heure était-il donc ? Il tira sa montre, mais il n’avait point d’allumettes. Il écouta le tic tac léger de la petite mécanique avec une joie inconnue et bizarre. Elle semblait vivre. Il était moins seul. Quel mystère ! Il se remit en marche comme un aveugle, en tâtant les murs de sa canne, et il leva à tout moments ses yeux vers le ciel, espérant que le jour allait enfin paraitre : mais l’espace était noir, tout noir, plus profondément noir que la ville. [...]
Et tout à coup il s’aperçut qu’il arrivait aux Halles. Les Halles étaient désertes, sans un mouvement, sans une voiture, sans un homme, sans une botte de légumes ou de fleurs. Elles étaient vides, immobiles, abandonnées, mortes !
Une épouvante le saisit, - horrible. Que se passait-il ? Oh mon Dieu ! Que se passait-il ? [...]
Il était aux quais, et une fraîcheur glaciale montait de la rivière.
La Seine coulait-elle encore ?
Il voulu savoir, il trouva l’escalier, il descendit...Il n’entendait pas le courant bouillonner sous les arches du pont...Des marches encore...Puis du sable...De la vase...Puis de l’eau...Il y trempa son bras...Elle coulait...Elle coulait..froide...froide...froide...presque gelée...presque tarie...presque morte.
J’espère que ça t’aura aidé(e)
