Réponse : 10 mars 1915
Très cher guillaume
Vos lettres m'émeuvent et me touchent. Je me sens aimée comme jamais. Je vais vous rejoindre sur le front car je sais à quel point votre vie dans les tranchées est difficile. Je ne peux me résoudre à vivre loin d'un poète qui doit encore écrire sur la beauté des choses. La guerre est une folie et le danger que vous courez à chaque instant m'empêche de dormir. L'amour est ébranlé dans les couples qui s'aiment et je crains toujours le pire et le bruit des obus. Une lettre de moi pourra, je l'espère, faire renaître l'espoir de retrouvailles prochaines. Combien j'aimerais que nos regards se retrouvent et que nos bras s'enlacent.
Avec amour
Lou éternellement