Sagot :
Bonjour
Si le désir est plus intense quand il est insatisfait, cela signifie que le désir est à lui-même son propre doute. Plutôt que d’y voir le signe d’un manque à combler, il faut voir à travers le désir une force vivante d’affirmation de soi. On pourrait voir dans l’absence de désir (= apathie) le signe d’une vie épuisée qui ne recherche que le calme et qui réduit le bonheur au bien être. (cf. la critique de Nietzsche à ceux qui condamnent le désir, sans voir qu’il est d’une force motrice et vitale)
Le bonheur n’exclut pas la souffrance nécessairement, et le désir n’entraîne pas nécessairement le malheur car on pourrait le définir autrement que par le manque et la frustration : on peut y voir une énergie vitale, motrice et une force d’affirmation de soi et de création. La récompense de l’activité provoquée par l’absence de trouble, c’est ce qu’on pourrait appeler la joie.
L’homme n’est peut être pas fait pour le bonheur au sens d’un état de complétude, ni pour l’extinction de tout désir. Il faut peut être renoncer à cet idée qu’on à un vide à combler, qui exclurait toute souffrance : peut être faut-il au contraire s’attacher à faire vivre le désir, à faire vivre les moteurs de touts activité pour ne pas tomber dans l’ennui, dans une vie sclérosée. On pourrait se référer à l’étymologie du mot philosophie qui ne signifie pas possession mais recherche, amour, désir de la sagesse. Or Socrate en se définissant comme un maître ignorant, en passant sa vie à exercer son esprit, s’exerce à faire vivre ce désir de sagesse. (cf : le vertu est à elle-même sa propre récompense).