Sagot :
Réponse :Frankenstein ou le Prométhée moderne (Frankenstein; or, The Modern Prometheus) est un roman épistolaire publié anonymement le 1er janvier 1818 par Mary Shelley, et traduit pour la première fois en français par Jules Saladin, en 1821. Il relate la création par un jeune savant suisse, Victor Frankenstein, d'un être vivant assemblé avec des parties de chairs mortes. Horrifié par l'aspect hideux de l'être auquel il a donné la vie, Frankenstein abandonne son « monstre ». Mais ce dernier, doué d'intelligence, se venge par la suite d'avoir été rejeté par son créateur et persécuté par la société.
Le système narratif est fondé sur une série de récits en abyme enchâssés les uns dans les autres. Le cadre général est celui d'une tentative d'exploration polaire par Robert Walton ; à l'intérieur se situe l'histoire de la vie de Victor Frankenstein, recueilli par l'explorateur sur la banquise ; enfin, cette dernière recèle la narration faite à Frankenstein par le monstre, en particulier des tourments qu'il a endurés.
Le roman trouve son origine dans le séjour en Suisse, en juin 1816, d'un groupe de jeunes romantiques, parmi lesquels Mary Wollstonecraft Godwin, son amant et futur mari Percy Bysshe Shelley, et leur ami Lord Byron. Ce dernier propose, pour passer le temps, que chacun écrive une histoire d'épouvante. Byron entame un brouillon qui sera repris par John Polidori et publié sous le titre Le Vampire, un court récit qui lance le thème du vampirisme en littérature ; c'est cependant Mary — alors âgée de dix-neuf ans — qui signe avec Frankenstein ou le Prométhée moderne le texte le plus élaboré et le plus abouti.
Dès sa parution, Frankenstein est catalogué en roman gothique ; tiré à 500 exemplaires seulement, il est ensuite considéré par la plupart des critiques comme un chef-d'œuvre de ce genre littéraire qui était auparavant décrié. Récit à la fois horrifique et philosophique, l'œuvre de Mary Shelley est également l'un des textes précurseurs de la science-fiction.
Le succès immédiat et continu de Frankenstein2 repose sur des fondations différentes de celles des précédents romans gothiques, sinon dans leur aspect, du moins dans leur essence. Substituant l'horreur à la terreur, le roman de Mary Shelley se déleste de tout merveilleux, privilégie l'intériorisation et s'ancre dans la rationalité, au point que son gothique en devient presque réaliste3.
Depuis sa publication, Frankenstein a suscité de très nombreuses adaptations, tant pour la scène du théâtre ou du music-hall que pour le cinéma et la télévision : d'autres supports comme la bande dessinée ou les jeux vidéo se sont également emparés du sujet, quitte à le déformer. Après avoir été un « mythe » littéraire, Frankenstein devient un mythe cinématographique, et plus largement un élément de la culture populaire. Bien que souvent représentés sous des formes très éloignées du récit originel de Mary Shelley, l'histoire de Frankenstein et les personnages qui y sont associés demeurent des archétypes, voire des stéréotypes, du fantastique et de l'épouvante.
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