Sagot :
« Un jour où tous nos parents étaient allés à leurs travaux comme
d’habitude, et que j’étais resté seul avec ma sœur pour garder la
maison, deux hommes et une femme (venus d’un village voisin)
franchirent nos murs, et, en un instant, nous saisirent tous les deux.
[...] Ils nous bâillonnèrent, nous lièrent les mains et nous emportèrent
vers la forêt. [...] Le jour suivant s’avéra être le plus douloureux que
j’avais connu jusque-là, car ma sœur et moi fûmes séparés. [...]
Finalement, après plusieurs jours de voyage pendant lesquels je
changeai plusieurs fois de maîtres, j’arrivai entre les mains d’un chef
de clan dans une région agréable [...]. Je fus encore vendu. De cette
manière, je continuai mon voyage jusqu’à ce que, au bout de six ou
sept mois après ma capture, j’arrivai au bord d’une grande rivière. On
me plaça dans une pirogue et on commença à pagayer. La première
chose que je vis en arrivant à la côte fut la mer et un navire négrier
qui attendait son chargement. [...] Un marchand européen me vendit
pour cent soixante-douze petits coquillages blancs.»
Olaudah Equiano, Ma véridique histoire, 1789