Sagot :
Bonjour
Dès le début de son texte, Alain expose sa thèse par : "penser, c'est dire non". On en conclut que pour Alain penser c'est tout simplement refuser les idées extérieures qui lui sont adressées.
Alain va ensuite pousser son idée en distinguant l'essence et l'apparence avec la réalité, en disant "non à quoi ?" L’apparence en effet ce qui ramène aussitôt à l’esprit comme logique, avéré, alors que la réalité est l’être véritable des choses.
En apparence en effet, c’est dire non à ceux qui nous aliènent (monde, tyrans, prêcheurs), mais en fait c’est dire non à notre propre pensée, qui acquiesce trop souvent et trop facilement aux sirènes de ces derniers. Le tyran veut qu’on lui obéisse et s’assurer de son autorité sans inquiétude. Le peuple préfère souvent le bien être que la remise en question qui pourrait courroucer le tyran
Si Alain insiste sur la négation, c’est parce qu’elle est le fondement de la liberté de la pensée. Et c’est pourquoi il faut combattre en soi ce qui est source du oui, c’est-à-dire le consentement que nous donnons spontanément à ce que nous voyons et aux pouvoirs établis. La véritable pensée libre et soucieuse de vérité, par la réflexion, se sépare de l’opinion qui acquiesce ; elle est négation de la certitude ou de la croyance première. La pensée vraie est lutte contre l’apparente vérité de ce qu’elle a d’abord pensé et accepté
Aussi, Alain façonne sa thèse encore un peu plus en développant que penser, c'est porter un regard sur le monde. Toute adaptation du monde qui nous enveloppe est un acte de pensée, et cet acte doit être critique pour se préserver de l'illusion, de l'erreur. On sent, sous la revendication philosophique, une démarche presque scientifique.