Bonjour, je suis en 1er général et j'ai un commentaire à faire en français sur le texte de Germain Nouveau "Le Peigne". Je ne trouve pas de problématique et de sous partie que je pourrais faire si vous pourriez m’aider s'il vous plait.

La serviette est une servante,
Le savon est un serviteur,
Et l’éponge est une savante ;
Mais le peigne est un grand seigneur.

Oui, c’est un grand seigneur, Madame,
Des plus nobles par la hauteur
Et par la propreté de l’âme.
Oui, le peigne est un grand seigneur !

Quoi ? l’on ose dire à voix haute
Sale comme un Du fond du cœur
Que l’on réponde ! À qui la faute ?
Mais le peigne est un grand seigneur !

Oui, s’il n’est pas propre, le peigne,
À qui la faute ? À son auteur ?
N’est-ce pas plutôt à la teigne !
Car le peigne est un grand seigneur.

La faute, elle est à qui le laisse
S’épanouir dans sa hideur.
C’est la faute à notre paresse.
Lui, le peigne est un grand seigneur.

Oui, notre main est sa vassale,
Et s’il est sale, par malheur,
Il se fiche un peu d’être sale,
Car le peigne est un grand seigneur.

Il ne veut nettoyer la tête,
Que si la main de son brosseur
Lui fait les dents ; je le répète,
Oui, le peigne est un grand seigneur.

Oui, c’est un grand seigneur, le peigne ;
Sans être rogue ou persifleur,
Sa devise serait : Ne daigne.
Car le peigne est un grand seigneur.

Grand seigneur, son dédain nous cingle,
Porteur d’épée, il est railleur,
Or, cette épée est une épingle,
Si le peigne est un grand seigneur.

Cette épingle, adroite et gentille,
Le rend propre comme une fleur,
Aux doigts de la petite fille
Dont le peigne est un grand seigneur.

Donc que je dise ou que tu dises
Qu’il est sale, mon beau parleur,
Il laisse tomber les bêtises,
Car le peigne est un grand seigneur.

Pour moi, je ne veux pas le dire :
Cela manquerait de saveur,
Et puis cela ferait sourire ;
Non, le peigne est un grand seigneur.

Sur vos dents fines et sans crasse,
Chaque matin j’ai cet honneur,
Mon beau peigne, je vous embrasse,
Et je suis votre serviteur.


Sagot :

Réponse :

Po-me écrit en 1887

Recueil : les Valentines

Le poète Germain Nouveau  1851- 1920 . Mouvement littéraire : le symbolisme

Qu'est-ce qui fait de ce poème un éloge paradoxal ?

I. Le choix du thème : un objet décrié

- sorte de provocation

- parti pris à contre courant des habitudes poétiques

- le symbole du peigne : la saleté

II. Un éloge appuyé

( un vers refrain et ses variantes "grand seigneur)

Un lexique d'un autre temps : servante,; serviteur, seigneur, vassale, épée

Des fausses interrogations pour interpeller le lecteur (Quoi ? A qui la faute ?)

Des images valorisantes "la propreté de l'âme", "propre comme une fleur"

il le personnifie, lui parle :

Sur vos dents fines et sans crasse,

Chaque matin j’ai cet honneur,

Mon beau peigne, je vous embrasse,