La parure
quatrièmes
LA SITUATION INITIALE
C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du
destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances,
aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et
distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de
I'Instruction publique
Elle fut simple, ne pouvant être parée, mais malheureuse comme une
déclassée; car les femmes n'ont point de caste ni de race, leur beauté, leur
grâce et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finesse
native, leur instinct d'élégance, leur souplesse d'esprit sont leur seule
hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames
Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les
luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de
l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre
femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et
l'indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage
éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus. Elle songeait aux
antichambres nettes, capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de
hautes torchères de bronze, et aux deux grands valets en culotte courte qui
dorment dans les larges fauteuils, assoupis par la chaleur lourde du calorifère.
Elle songeait aux grands salons vêtus de sole ancienne, aux meubles fins
portant des bibelots inestimables, et aux petits salons coquets parfumés, faits
pour la causerie de cinq heures avec les amis les plus intimes, les hommes
connus et recherchés dont toutes les femmes envient et désirent l'attention,
Quand elle s'asseyait, pour diner, devant la table ronde couverte d'une nappe
de trois jours, en face de son mari qui découvrait la soupière en déclarant d'un
air enchanté: «Ahl le bon pot-au-feul je ne sais rien de meilleur que cela, elle
songeait aux diners fins, aux argenteries reluisantes, aux tapisseries peuplant les murailles de personnage ancien et d’oiseaux étranges au milieu d’une forêt de féerie ;elle songeait aux plats exquis servis en vaisselles merveilleux,aux galanteries chuchotées et écoutées avec un sourire de sphinx,tout en mangeant la chair rose d’une truite ou des ailes de gélinotte.elle n’avait pas de toilettes, pas de bijoux, rien. Et elle n’aimait que cela ; elle se sentait faite pour cela. Elle eût tant désiré plaire, être enviée, être séduisante et recherchée. Elle avait un amie riche, une camarade de couvent qu’elle ne voulait plus aller la voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse
Bonjour, J ai besoin d avoir le point de vus du mari svp


Sagot :

Réponse:

Bonsoir, le point de vus du narrateur est omniscient

Explications:

Il sais tout sur la vie des personnages et sur l'histoire.