Mme de Chartres, qui avait eu tant d'application pour inspirer la vertu à sa fille, ne
discontinua pas de prendre les mêmes soins dans un lieu où ils étaient si nécessaires et où il y
avait tant d'exemples si dangereux. L'ambition et la galanterie étaient l'âme de cette cour, et
occupaient également les hommes et les femmes. Il y avait tant d'intérêts et tant de cabales
différentes, et les dames y avaient tant de part que l'amour était toujours mêlé aux affaires et
les affaires à l'amour. Personne n'était tranquille, ni indifférent, on songeait à s'élever, à plaire,
à servir ou à nuire, on ne connaissait ni l'ennui, ni l'oisiveté, et on était toujours occupé des
plaisirs ou des intrigues. Les dames avaient des attachements particuliers pour la reine, pour
la reine dauphine, pour la reine de Navarre, pour Madame, soeur du roi, ou pour la duchesse
de Valentinois. Les inclinations, les raisons de bienséance ou le rapport d'humeur faisaient ces
différents attachements. Celles qui avaient passé la première jeunesse et qui faisaient
profession d'une vertu plus austère, étaient attachées à la reine. Celles qui étaient plus jeunes
et qui cherchaient la joie et la galanterie, faisaient leur cour à la reine dauphine. La reine de
Navarre avait ses favorites ; elle était jeune et elle avait du pouvoir sur le roi son mari : il était
joint au connétable, et avait par là beaucoup de crédit. Madame, soeur au roi, conservait
encore de la beauté et attirait plusieurs dames auprès d'elle. La duchesse de Valentinois avait
toutes celles qu'elle daignait regarder, mais peu de femmes lui étaient agréables ; et excepté
quelques-unes, qui avaient sa familiarité et sa confiance, et dont l'humeur avait du rapport
avec la sienne, elle n'en recevait chez elle que les jours où elle prenait plaisir à avoir une cour
comme celle de la reine.
Pouvez-vous m'aider à faire le plan svp