Sagot :
Entre le printemps et l'automne 1941, les chefs nazis ont pris trois décisions très importantes pour mettre en œuvre leur politique d'extermination systématique des juifs, sous le nom de « solution finale de la question juive » :
- la création de forces mobiles spéciales organisées au sein de groupes d'intervention ( Einsatzgruppen ) chargés de fusiller sur place en même temps que les cadres et les membres du parti communiste, tous les Juifs, hommes, femmes, et enfants, au fur et à mesure de l'avance allemande en territoire soviétique ;
- l'extension du génocide à l'ensemble du continent européen ;
- la construction de camps d'extermination équipés de camions à gaz et de chambres à gaz utilisant le monoxyde de carbone ou le Zyklon B ( acide prussique ), ainsi que de fours crématoires.
Le 20 janvier 1942, les modalités du génocide ont été définitivement arrêtées à la conférence de Wannsee sous la présidence de Heydrich secondé par Eichmann.
Au printemps 1942, fut lancée l'« opération Reinhard » qui concernait la liquidation des Juifs de Pologne.
Dans le même temps, le processus d'extermination s'intensifia; de toute l'Europe occupée partaient des convois à destination des camps d'extermination principalement celui d'Auschwitz-Birkenau.
3. Le camp d'Auschwitz
Implanté en Pologne à partir de 1940, le camp d'Auschwitz est devenu rapidement le plus important et le plus vaste des complexes aménagés par les nazis dans le cadre de la « solution finale ».
Il comprenait Auschwitz I, le camp de concentration, Auschwitz II -Birkenau qui était à la fois un camp de travail et un camp d'extermination, et Auschwitz III-Monowitz, un camp de travail au service de l'IG-Farben qui y avait installé une usine de caoutchouc.
A partir de 1942, Auschwitz-Birkenau a été la destination de très nombreux convois de déportés raciaux en majorité juifs, venant de toute l'Europe occupée.
C'est vers ce camp que furent dirigés 67 des 72 convois de déportés raciaux qui ont quitté la France pendant l'occupation allemande.
Mais ce camp a reçu également des déportés non raciaux, déportés politiques et résistants, classés Nacht und Nebel (« Nuit et Brouillard »), c'est-à-dire destinés à disparaître « sans laisser de traces ».
Dès leur arrivée à Auschwitz-Birkenau, les déportés étaient triés et rangés sur deux files :
- d'un côté, les plus vigoureux, ceux que les SS pensaient pouvoir utiliser au moins un temps pour le travail forcé ;
- de l'autre côté, les enfants, les vieillards, les adultes hommes et femmes malades ou trop affaiblis par le voyage, qui étaient dirigés immédiatement vers les chambres à gaz.
Au total, 1 million de déportés sont morts dans ce camp.
III. Le bilan de la déportation et du génocide nazi
Le bilan de la déportation de répression
Pour l'ensemble de l'Europe soumise à l'annexion ou à l'occupation de l'Allemagne nazie, nous ne disposons pas d'un bilan global précis du nombre des déportés qui ne relevaient pas de la « solution finale » : on avance les chiffres de 550 000 à 650 000.
En France, dans les années 1950-1960, l'enquête sur la déportation conduite par le Comité d'histoire de la 2e guerre mondiale a dénombré 66 000 déportés « non raciaux », dont 1/3 seulement a survécu à la déportation.
En 2004, le Livre-Mémorial, édité par La Fondation pour la mémoire de la déportation ( FMD ), aboutit à un bilan sensiblement plus élevé : près de 86 000 « déportés de répression » ( résistants, politiques, otages, Républicains espagnols ), dont 40 % sont morts dans les prisons ou les camps nazis.
Parmi ces déportés :
- 7 000 Républicains espagnols réfugiés en France et livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy ;
- et 5 000 résistants déportés dans le cadre du décret « Nuit et Brouillard ».
Le bilan de la Shoah
Environ 5 100 0000 victimes
- Morts par suite de la « ghettoïsation » et des privations : 800 000
- Morts par exécutions en plein air par les Einsatzgruppen et autres fusillades : 1 300 000
- Morts dans les camps : 3 000 000 ( dont environ 1 000 000 à Auschwitz )
Répartition géographique
- Europe Orientale : plus de 3 400 000 ( dont 3 000 000 en Pologne )
- URSS : plus de 700 000
- Europe centrale et balkanique : environ 730 000
- Europe occidentale : environ 210 000