Sagot :
L’histoire du tourisme international des cinquante dernières années peut être décomposée en trois temps : 1/ les décennies de 1950 à 1980, caractérisées par une démocratisation progressive du tourisme soutenue par une croissance économique inégalée ; 2/ la dernière décennie du vingtième siècle, celle d’une euphorie touristique qui voit les frontières s’ouvrir. La fin d’un monde bipolaire annonce bien des espoirs naïfs. Le champ des territoires ouverts au tourisme ne cesse de s’élargir. 3/ La fin du siècle annonce l’âge de maturité du tourisme. Après l’euphorie, les illusions et les désillusions d’un espace touristique mondial sans frontières, les faits, souvent dramatiques ont fait prendre conscience aux touristes la complexité d’un monde où les guerres n’ont jamais cessé. L’espace touristique mondial est articulé autour de trois bassins régionaux : plus de 75 % des flux touristiques internationaux, impulsés par les riches métropoles européennes, nord-américaines et asiatiques, se cantonnent à dans leur espace régional d’origine. La distribution des flux touristiques dessine une organisation en trois bassins distincts : par ordre d’importance, 1/ le bassin euro-méditerranéen, centré sur la Mer méditerranée, 2/ le bassin Asie orientale-Pacifique, autour des rivages de la mer de Chine, 3/ le bassin Amérique du Nord — Caraïbes, organisé autour de la « Méditerranée américaine ». Les discontinuités s’affirment entre des périphéries mal stabilisées, des prolongements très sélectifs, des marges oubliées ou exclues. Les climats d’insécurité qui touchent certains territoires touristiques visent à fragiliser des périphéries plus sensibles et contraignent l’espace touristique international à se rétracter.