ABDU2007 ABDU2007 Français Answered Bonjours pourriez vous me dire les 6 formes verbales à la deuxièmepersonne du pluriel de l’impératif présent dans se texte MONSIEUR BADIN : Écoutez, monsieur. Avez-vousjamais réfléchi au sort du pauvre fonctionnaire qui,systématiquement, opiniâtrement, ne veut pas allerau bureau, et que la peur d’être mis à la porte hante,poursuit, torture, martyrise, d’un bout de la journée àl’autre ?LE DIRECTEUR : Ma foi, non.MONSIEUR BADIN : Eh bien ! Monsieur, c’est une choseépouvantable, et c’est là ma vie, cependant. Tous lesmatins, je me raisonne, je me dis : « Va au bureau,Badin ; voilà plus de huit jours que tu n’y es allé ! »Je m’habille, alors, et je pars ; je me dirige vers le bureau.Mais ouitche ! J’entre à la brasserie ; je prends unbock..., deux bocks..., trois bocks ! Je regarde marcherl’horloge, pensant : « Quand elle marquera l’heure,je me rendrai à mon ministère. » Malheureusement,quand elle a marqué l’heure, j’attends qu’elle marquele quart ; quand elle a marqué le quart, j’attends qu’ellemarque la demie...LE DIRECTEUR : Quand elle a marqué la demie, vousvous donnez un quart d’heure de grâce...MONSIEUR BADIN : Parfaitement ! Après quoi je me dis :« Il est trop tard. J’aurais l’air de me moquer du monde.Ce sera pour une autre fois ! » Quelle existence ! Quelleexistence ! Moi qui avais un si bon estomac, un si bonsommeil, une si belle gaieté, je ne prends plus plaisir àrien, tout ce que je mange me semble amer comme dufiel ! Si je sors, je longe les murs comme un voleur, l’œilaux aguets, avec la peur incessante de rencontrer un demes chefs ! Si je rentre, c’est avec l’idée que je vais trouverchez le concierge mon arrêté de révocation ! Je vis souscrainte du renvoi comme un patient sous le couperet !...Ah ! Dieu !...LE DIRECTEUR : Une question, monsieur Badin. Est-ceque vous parlez sérieusement ?MONSIEUR BADIN : J’ai bien le cœur à la plaisanterie !...Mais réfléchissez donc, monsieur le directeur. Les troismille francs qu’on me donne ici, je n’ai que cela pour vivre,moi ! Que deviendrais-je, le jour, inévitable, hélas ! où onne me les donnera plus ? Car, enfin, je ne me fais aucuneillusion : j’ai trente-cinq ans, âge terrible où le malheureuxqui a laissé échapper son pain doit renoncer à l’espoirde le retrouver jamais !... Oui, ah ! Ce n’est pas gai, toutcela ! Aussi, je me fais un sang ! Monsieur, j’ai maigri devingt livres, depuis que je ne suis jamais au ministère ! (Ilrelève son pantalon.) Regardez plutôt mes mollets, si on nedirait pas des bougies. Et si vous pouviez voir mes reins !Des vrais reins de chat écorché ; c’est lamentable. Tenez,monsieur (nous sommes entre hommes, nous pouvonsbien nous dire cela), ce matin, j’ai eu la curiosité deregarder mon derrière dans la glace. Eh bien ! J’en suisencore malade, rien que d’y penser. Quel spectacle !Un pauvre petit derrière de rien du tout, gros à peinecomme les deux poings !... Je n’ai plus de fesses, ellesont fondu ! Le chagrin, naturellement ; les angoissescontinuelles, les affres !... Avec ça, je tousse lanuit, j’ai des transpirations ; je me lève des cinqet six fois pour aller boire au pot à eau !... (Hochantla tête) Ah ! Ça finira mal, tout cela ; ça me jouera unmauvais tour.LE DIRECTEUR (ému) : Eh bien ! Mais, venez au bureau,monsieur Badin.MONSIEUR BADIN : Impossible, monsieur le directeur.LE DIRECTEUR : Pourquoi ?MONSIEUR BADIN : Je ne peux pas... Ça m’embête.LE DIRECTEUR : Si tous vos collègues tenaient ce langage...MONSIEUR BADIN (un peu sec) : Je vous ferairemarquer, monsieur le directeur, avec tout le respectque je vous dois, qu’il n’y a pas de comparaison à établirentre moi et mes collègues. Mes collègues ne donnentau bureau que leur zèle, leur activité, leur intelligenceet leur temps ; moi, c’est ma vie que je sacrifie !(Désespéré) Ah ! Tenez, monsieur, ce n’est plus tenable !LE DIRECTEUR (se levant) : C’est assez mon avis.MONSIEUR BADIN (se levant également) : N’est-ce pas ?LE DIRECTEUR : Absolument. Remettez-moi votredémission ; je la transmettrai au ministre.MONSIEUR BADIN (étonné) : Ma démission ? Mais,monsieur, je ne songe pas à démissionner ! Je demandeseulement une augmentation.LE DIRECTEUR : Comment, une augmentation !merci