« Il entra dans ma vie en février 1932 pour n’en jamais sortir. »
Ainsi commence ce roman. Hans est un enfant solitaire. Quand Conrad Von Hohenfels arrive dans sa classe, il sait qu’ils vont devenir amis, il le souhaite du plus profond de son être. Et en effet, après un temps d’observation, Hans et Conrad nouent une relation amicale. Mais le contexte politique remet tout en question : Hans est d’origine juive tandis que la famille de Conrad s’allie avec les nazis. Un soir, alors qu’ils sont à un concert, Conrad et sa mère passent devant Hans sans le regarder. Ce dernier, furieux, demande des explications à son ami.
« Ecoute, Conrad, dis-je, tu sais parfaitement bien que j'ai raison. Crois-tu que je ne me rende pas compte que tu ne m'as invité chez toi que lorsque tes parents étaient absents ? Crois-tu vraiment que j'aie imaginé des choses, hier soir ? Il me faut savoir où j'en suis. Je ne veux pas te perdre, tu le sais ... J'étais seul avant ta venue et je serais encore plus seul si tu me rejetais, mais je ne puis supporter l'idée que tu as trop honte de moi pour me présenter à tes parents. Comprends-moi. Je ne me soucie guère de relations sociales avec tes parents, sinon une fois pour cinq minutes, de façon à ne pas me sentir un intrus* chez toi. D'ailleurs, je préfère être seul plutôt qu'humilié. Je vaux autant que tous les Hohenfels du monde. Sache que je ne permettrai à personne de m'humilier, fût-il roi, prince ou comte. »
Courageuses paroles, mais j'étais maintenant au bord des larmes et n'eus guère pu poursuivre si Conrad ne m'avait interrompu. « Mais je n'ai aucune envie de t'humilier. Comment le pourrais-je ? Tu es, tu le sais, mon seul ami. Et tu sais que je t'aime plus que quiconque. Tu sais que j'étais seul, moi aussi, et que si je te perdais, je perdrais l'unique ami en qui je puisse avoir confiance. Comment aurais-je pu avoir honte de toi ? Toute la classe ne connaît-elle pas notre amitié ? N'avons-nous pas voyagé ensemble tout alentour ? T'est-il jamais venu à l'idée que j'avais honte de toi ? Et tu oses insinuer* une chose pareille !
-Oui, dis-je, Maintenant plus calme, je te crois. Je te crois entièrement. Mais pourquoi, hier, étais-tu si différent ? (…) »
Il hésita un moment. « Hé bien. dit-il, tu l'as voulu, George Dandin, tu l'as voulu.*
Tu veux la vérité, tu l’auras. Comme tu l'as vu - et comment pouvais-tu ne pas le voir - je n'ai pas osé te présenter. La raison, j'en jure par tous les dieux, n'a rien à voir avec le fait d'être honteux. - Là, tu es dans l'erreur -, et est beaucoup plus simple et plus désagréable. Ma mère descend d'une famille polonaise distinguée, jadis royale, et elle hait les juifs. Pendant des centaines d'années, les juifs n'existaient pas pour les gens de cette sorte, ils étaient plus vils* que les serfs*, l'excrément* de la terre, des intouchables*. Elle déteste les juifs. Elle en a peur, bien qu'elle n'en ait jamais rencontré un seul. Si elle était mourante et que ton père (8) pût la sauver, je ne suis pas certain qu'elle le ferait appeler. (…) »
QUESTION;
1. a. Quels types de phrases sont utilisés par Hans au début du texte (deuxième et troisième phrases) ? (1 point)

b. Quel est leur but ? (1 point)

c. Quelle figure de style est utilisée au début de deux de ces phrases ? (1 point)

2.a. Relevez trois expressions synonymes qui expriment l’aveu de Conrad. (1 point)
b. Quel est le champ lexical présent dans le dernier paragraphe du texte ? Nommez-le et relevez quatre mots appartenant à ce champ lexical. (2 points)
3. « Ils étaient plus vils que les serfs, l’excrément de la terre, des intouchables »
a. Quelles figures de style permettent de décrire les juifs dans cette phrase ? (2 pts) b. Quel regard la mère de Conrad porte-t-elle sur les juifs ? (1 point)
4.a.Retrouvez dans le texte une proposition subordonnée de condition. (1 point)
b. Quels sont les temps et modes utilisés ? (2 points)
c. Dans les deux phrases en caractère gras, relevez les verbes et précisez quels sont les modes et les temps utilisés .Indiquez aussi leur valeur . (3 points)

6. Quel événement remet en question l’amitié de Hans et Conrad ? Expliquez et citez le texte. (3 points)

7. « Je ne me soucie guère de relations sociales avec tes parents, sinon une fois pour cinq minutes, de façon à ne pas me sentir un intrus chez toi. »
Expliquez cette phrase. (2 points)
Cela signifie que Hans sait que Conrad appartient à une grande famille noble et qu'il n'en tient pas compte mais s'il veut rencontrer ses parents c'est juste par souci des convenances (par politesse)

SVPPPPPPPPPPPPPPPPPPP AIDE MOIII



Sagot :

Réponse :

Explications :

1. Au début Hans exprime des sentiments d'incompréhension, mais aussi il exige un éclaircissement   1  a) Les phrases sont des questions

      b) Non, le but de ces questions (questions rhétoriques) c'est juste pour forcer Conrad à se rendre compte de l'embarras causé à Hans.

3. Répétition de "crois-tu?" : c'est une anaphore

4. Cela signifie que Hans sait que Conrad appartient à une grande famille noble et qu'il n'en tient pas compte mais s'il veut rencontrer ses parents c'est juste par souci des convenances (par politesse)

5. Non, Conrad se contentede confirmer son amitié. Il ne répond pas à la question concernant les parents

6.   a) ??? où est l'italique  

     b) Hans a un caractère droit : il ne fait pas de concession

7. Il révèle que sa mère déteste les juifs ((elle est antisémite)

8. Probablement n'a-t-il pas honte. Il a seulement peur de la réaction de sa mère

9. Les gens de cette sorte : la haute noblesse

10.  a) D'abord une comparaison : "plus vil que ..."

      b) puis une métaphore : "l'excrément de la terre"

11.   Proposition de condition : "vielle était mourante ..."

      Le père de Hons est médecin mais comme il est juif ... elle préférerait mourir plutôt que faire appel à lui

12.   Témoignage d'amitié. La réponse sincère de Conrad qui met à nu la vraie nature de sa mère (de sa famille) prouve la confiance qu'il a dans son ami, à qui il ose faire des confidences qui risquent de blesser. Tout comme Hans il choisit l'honneur de dire la vérité.