Sagot :
Réponse:
L'Histoire, autrement dit l'exploration du passé, nous aide à entrevoir d'où nous venons... et où nous allons. En nous faisant mieux connaître le beau pays auquel nous avons le bonheur d'appartenir, elle nous prépare à bâtir ensemble notre avenir.
De génération en génération, les hommes et les femmes qui nous ont précédés se sont efforcés d'améliorer leur sort et de laisser à leurs enfants une Terre plus hospitalière. Nous leur sommes redevables du sort relativement confortable qui est le nôtre.
L'enseignement de l'Histoire nous permet de nous imprégner de leurs principes et de leurs leçons, voire d'éviter leurs erreurs, afin de faire fructifier leur héritage et le léguer à notre tour à nos propres enfants.
De l'Antiquité au Siècle des Lumières, l'Histoire s'est cantonnée pour l'essentiel aux portraits d'hommes illustres et aux faits héroïques.
Au Moyen Âge, les souverains confiaient aux moines et aux clercs le soin de dresser la chronique de leurs hauts faits. Mais l'Église, soucieuse du salut de l'humanité, avait l'Histoire universelle (ou globale) pour horizon naturel et nulle part l'on ne trouvait la trace d'une Histoire nationale.
Tout change à partir du XVIe siècle avec l'émergence des États-Nations et le désir de connaître l'évolution passée des sociétés pour mieux comprendre les tendances présentes et futures.
Devenue discipline universitaire au début du XIXe siècle, l'Histoire conserve néanmoins une forte connotation idéologique, chacun y cherchant la confirmation de ses thèses, ses préjugés et ses convictions.
La mise en concurrence des Histoires nationales n'altère en rien le talent littéraire des historiens, à preuve Jules Michelet ou encore Augustin Thierry.
En réaction aux abus de l'histoire événementielle et nationale, quelques pionniers regroupés dans l'École des Annales autour de Lucien Febvre et Marc Bloch développent au XXe siècle l'étude sur la longue durée des phénomènes sociaux, économiques et culturels.
Les tenants de cette école vont sombrer dans des recherches oiseuses, à quelques exceptions près comme Fernand Braudel. À la fin de sa vie, celui-ci déplorait que l'Éducation nationale ait introduit l'Histoire du temps long à l'école et au collège et l'Histoire événementielle au lycée. Le contraire de ce qu'il aurait souhaité.
Aujourd'hui, l'Histoire globale, d'inspiration américaine, renoue le fil avec l'École des Annales. Ce n'est pas tout à fait un hasard si elle est contemporaine de la « mondialisation ». Pour le géographe et historien Christian Grataloup, « l'Histoire mondiale participe de la désoccidentalisation du monde ; elle répond au besoin de reconnaissance des pays émergents et à l'effacement de l'Europe ».