Sagot :
Dans le champ de la psychanalyse, l’animal fait des occurrences très nombreuses : le rêve de l’Homme aux loups, l’Homme aux rats, le vautour de Léonard de Vinci, le cheval du petit Hans, les coqs du petit Arpad de Ferenczi. Dans toute son œuvre, Freud a révélé la part animale dans le sujet humain, en faisant une équivalence entre inconscient et animalité, entre enfant et animal, et en montrant la part de l’animalité dans la sexualité humaine. À de nombreuses reprises, Freud évoque le côté animal de la vie psychique dans ses origines [5], et il souligne en particulier la proximité de l’enfant avec l’animal [6].
« L’attitude de l’enfant à l’égard des animaux présente de nombreuses analogies avec celle du primitif. L’enfant n’éprouve encore rien de cet orgueil propre à l’adulte civilisé qui traceune ligne de démarcation nette entre lui et tous les autres représentants du règne animal. Il considère sans hésitation l’animal comme son égal ; par l’aveu franc et sincère de ses besoins, il se sent plus proche de l’animal que de l’homme adulte qu’il trouve sans doute plus énigmatique. »
Freud dénonce l’idée que l’humain se serait coupé de son animalité. Pour lui, l’animalité figure la sexualité et classiquement c’est par l’observation des animaux que les petits enfants acquièrent des connaissances sur la sexualité. Ainsi, dans son observation du petit Hans, il remarque : « Les animaux doivent une bonne part de l’importance dont ils jouissent dans le mythe et la légende à la façon ouverte dont ils montrent leurs organes génitaux et leur fonction sexuelle au petit enfant humain, dévoré de curiosité. » Les animaux sont au service des pulsions épistémophiliques des enfants. Si l’animalité est omniprésente, depuis toujours, dans tous les domaines de la culture (mythes, philosophie, littérature, peinture, etc.), elle l’est de manière privilégiée dans les contes pour enfants. Dans le monde de l’enfance, l’animal est roi… Proche ou lointain, menaçant ou secourable, hostile ou consolateur, l’animal est, comme l’écrit Karine Tassin [7], à la fois un support d’identification et un support de projection de ses fantasmes et de ses pulsions, il agit comme une défense originaire contre les excitations internes trop intenses. « L’animal est un persécuteur substitutif dans lequel les enfants projettent leur partie agressive. »
Sur un plan plus théorique, l’animalité dans la psychanalyse concerne la question de la pulsion et plus particulièrement du refoulement organique [8]. Ce refoulement concerne des zones libidinales abandonnées, en rapport avec la verticalisation de l’homme, étape essentielle de l’hominisation. « Il faut se souvenir que le plus important des sens chez l’animal (même en ce qui concerne la sexualité) est l’odorat qui, chez l’homme, se trouve affaibli. » [9] La station debout, « les narines s’éloignant du sol », réduit le rôle de l’odorat et est, par conséquent, une étape fondamentale de l’humanisation. En s’éloignant du sol, l’être humain s’éloigne de l’animal. Mais il ne s’en éloigne jamais complètement, ce que la psychanalyse rappelle en insistant sur l’importance des pulsions, car la pulsion, entre somatique et psychique, évoque le principe d’animalité dans le corps libidinal. Tout ce qui concerne le corps réveille des fantasmes d’animalité. On peut se demander s’il n’y a pas là une explication au fait que beaucoup de psychanalystes sont si réticents à l’égard des patients présentant des problématiques somatiques : comme s’il y avait dans leur esprit une équivalence corps/animalité qui les empêche de prendre en compte la dimension corporelle. Comme si l’animalité échappait au processus psychanalytique.
« L’attitude de l’enfant à l’égard des animaux présente de nombreuses analogies avec celle du primitif. L’enfant n’éprouve encore rien de cet orgueil propre à l’adulte civilisé qui traceune ligne de démarcation nette entre lui et tous les autres représentants du règne animal. Il considère sans hésitation l’animal comme son égal ; par l’aveu franc et sincère de ses besoins, il se sent plus proche de l’animal que de l’homme adulte qu’il trouve sans doute plus énigmatique. »
Freud dénonce l’idée que l’humain se serait coupé de son animalité. Pour lui, l’animalité figure la sexualité et classiquement c’est par l’observation des animaux que les petits enfants acquièrent des connaissances sur la sexualité. Ainsi, dans son observation du petit Hans, il remarque : « Les animaux doivent une bonne part de l’importance dont ils jouissent dans le mythe et la légende à la façon ouverte dont ils montrent leurs organes génitaux et leur fonction sexuelle au petit enfant humain, dévoré de curiosité. » Les animaux sont au service des pulsions épistémophiliques des enfants. Si l’animalité est omniprésente, depuis toujours, dans tous les domaines de la culture (mythes, philosophie, littérature, peinture, etc.), elle l’est de manière privilégiée dans les contes pour enfants. Dans le monde de l’enfance, l’animal est roi… Proche ou lointain, menaçant ou secourable, hostile ou consolateur, l’animal est, comme l’écrit Karine Tassin [7], à la fois un support d’identification et un support de projection de ses fantasmes et de ses pulsions, il agit comme une défense originaire contre les excitations internes trop intenses. « L’animal est un persécuteur substitutif dans lequel les enfants projettent leur partie agressive. »
Sur un plan plus théorique, l’animalité dans la psychanalyse concerne la question de la pulsion et plus particulièrement du refoulement organique [8]. Ce refoulement concerne des zones libidinales abandonnées, en rapport avec la verticalisation de l’homme, étape essentielle de l’hominisation. « Il faut se souvenir que le plus important des sens chez l’animal (même en ce qui concerne la sexualité) est l’odorat qui, chez l’homme, se trouve affaibli. » [9] La station debout, « les narines s’éloignant du sol », réduit le rôle de l’odorat et est, par conséquent, une étape fondamentale de l’humanisation. En s’éloignant du sol, l’être humain s’éloigne de l’animal. Mais il ne s’en éloigne jamais complètement, ce que la psychanalyse rappelle en insistant sur l’importance des pulsions, car la pulsion, entre somatique et psychique, évoque le principe d’animalité dans le corps libidinal. Tout ce qui concerne le corps réveille des fantasmes d’animalité. On peut se demander s’il n’y a pas là une explication au fait que beaucoup de psychanalystes sont si réticents à l’égard des patients présentant des problématiques somatiques : comme s’il y avait dans leur esprit une équivalence corps/animalité qui les empêche de prendre en compte la dimension corporelle. Comme si l’animalité échappait au processus psychanalytique.