Sagot :
L'Evasion était terminée. Robinson commença à rassembler les provisions qu'il embarquerait avec lui. Mais il abandonna bientôt cette besogne en songeant qu'il convenait d'abord de mettre à l'eau sa nouvelle embarcation pour voir comment elle se comporterait. En vérité, il avait très peur de cette épreuve qui allait décider de son avenir. L'Evasion allait-elle bien tenir la mer ? Serait-elle assez étanche ? N'allait-elle pas chavirer sous l'effet de la première vague ? Dans ses pires cauchemars, elle coulait à pic à peine avait-elle touché l'eau, et Robinson la voyait s'enfoncer comme une pierre dans des profondeurs vertes...
Enfin, il se décida à procéder au lancement de l'Evasion. Il constata d'abord qu'il était incapable de traîner sur l'herbe et sur le sable jusqu'à la mer cette coque qui devait bien peser cinq cents kilos. A vrai dire, il avait complètement négligé ce problème du transport du bateau jusqu'au rivage. C'était en partie parce qu'il avait trop lu la Bible, et surtout les pages concernant l'Arche de Noé. Construite loin de la mer, l'arche n'avait eu qu'à attendre que l'eau vînt à elle sous forme de pluie et de ruissellements du haut des montagnes. Robinson avait commis une erreur fatale en ne construisant pas l'Evasion directement sur la plage.
Il essaya de glisser des rondins sous la quille pour la faire rouler. Rien ne bougeait, et il parvint tout juste à défoncer l'une des planches de la coque en pesant sur elle avec un pieu qui basculait en levier sur une bûche. Au bout de trois jours d'efforts inutiles, la fatigue et la colère lui brouillaient les yeux. Il songea alors à creuser depuis la mer une tranchée dans la falaise jusqu'à l'emplacement du bateau. Celui-ci pourrait glisser dans cette tranchée et se retrouver ainsi au niveau du rivage. Il se jeta au travail. Puis il calcula qu'il lui faudrait des dizaines d'années de travaux de terrassement pour réaliser ce projet. Il renonça.
Enfin, il se décida à procéder au lancement de l'Evasion. Il constata d'abord qu'il était incapable de traîner sur l'herbe et sur le sable jusqu'à la mer cette coque qui devait bien peser cinq cents kilos. A vrai dire, il avait complètement négligé ce problème du transport du bateau jusqu'au rivage. C'était en partie parce qu'il avait trop lu la Bible, et surtout les pages concernant l'Arche de Noé. Construite loin de la mer, l'arche n'avait eu qu'à attendre que l'eau vînt à elle sous forme de pluie et de ruissellements du haut des montagnes. Robinson avait commis une erreur fatale en ne construisant pas l'Evasion directement sur la plage.
Il essaya de glisser des rondins sous la quille pour la faire rouler. Rien ne bougeait, et il parvint tout juste à défoncer l'une des planches de la coque en pesant sur elle avec un pieu qui basculait en levier sur une bûche. Au bout de trois jours d'efforts inutiles, la fatigue et la colère lui brouillaient les yeux. Il songea alors à creuser depuis la mer une tranchée dans la falaise jusqu'à l'emplacement du bateau. Celui-ci pourrait glisser dans cette tranchée et se retrouver ainsi au niveau du rivage. Il se jeta au travail. Puis il calcula qu'il lui faudrait des dizaines d'années de travaux de terrassement pour réaliser ce projet. Il renonça.