Sagot :

Réponse:

« L’opinion publique n’existe pas »

4. Tout le monde n’a pas une opinion sur tous les sujets parce que certains sujets nécessitent un niveau de connaissance important, ou bien supposent au moins qu’on s’y intéresse. Par exemple, pour savoir s’il faut ou non fermer

certaines centrales nucléaires, il faudrait savoir quel est le niveau réel de dangerosité de certaines centrales, ce qui est très difficile à savoir ! Pour avoir une opinion, il faut

aussi s’intéresser à certains sujets : les gens qui ne s’intéressent pas à la politique (cf. chapitre 10) ne peuvent pas avoir une opinion sur tel ou tel candidat.

5. Le point de vue de certaines personnes sur certains sujets est plus important que d’autres, et il va avoir plus de poids. Par exemple, si un général de l’armée française

prend la parole pour dénoncer la situation des militaires, il sera plus écouté par les pouvoirs publics que si c’est un militant pacifiste. Cela remet donc en cause l’idée sur laquelle reposent les sondages, à savoir que l’opinion publique est la somme d’opinions individuelles qui ont

le même poids chacune.

6. Il n’existe pas de consensus car chacun a des préoccupations différentes en fonction de sa position sociale, de son parcours personnel (cf. chapitre 6 sur la socialisation), de ses opinions politiques ou de sa religion…

7. En posant la même question à des individus très diffé-rents, cela donne l’impression que tout le monde se pose cette question-là, même si ce n’est pas le cas.

8. Non, certains sont très concernés, et d’autres pas du tout.

C’est la raison pour laquelle il faut proposer aux personnes interrogées de répondre « sans opinion », et tenir compte de ces réponses dans l’interprétation des sondages.

9. Pierre Bourdieu, célèbre sociologue français du xxe siècle, en arrive à la conclusion que l’opinion publique mesurée par les sondages n’existe pas, car elle est une construction qu’on ne trouve pas dans la réalité sociale.