Réponse:
J'ai dormi dans le parc tous les soirs après ça. Il est devenu pour moi un sanctuaire, un refuge d'intériorité contre les exigences de la rue. Il y avait huit cent quarante acres à parcourir, et contrairement à la grille massive de bâtiments et de tours qui se dressaient à l'extérieur du périmètre, le parc m'offrait la possibilité de la solitude, de me séparer du reste du monde. Dans les rues, tout est corps et agitation, et qu'on le veuille ou non, on ne peut y pénétrer sans adhérer à un protocole de comportement rigide. Marcher parmi la foule signifie ne jamais aller plus vite que quiconque, ne jamais être à la traîne de son voisin, ne jamais rien faire pour perturber le flux de trafic humain.