Bonjour j’ai besoins d’aide pour sa question en histoire merci d’avance. « en quoi Émilie du Châtelet remet-elle en cause la société au 18ème siècle ,les rôles des femmes dans la société,le rapport homme/femme »

Sagot :

Réponse :

Explications :

Emilie du Chatelet est célèbre mais a souvent été présentée sous un jour qui n’échappe pas aux stéréotypes

de genre : traductrice de Newton, passeuse, vulgarisatrice, frivole maîtresse de Voltaire. Or, il faut insister

sur sa carrière propre et indépendante de scientifique. Après une jeunesse à la cour, et dans le monde, elle

s’émancipe de Voltaire et se spécialise dans le perfectionnement des thèses de Newton. Elle fait la synthèse

avec les intuitions de Leibnitz, qu’elle démontre, participe à des polémiques entre savants, réfute le

secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences dans la « querelle des forces vives ». Pour prendre un

exemple connu des élèves, l’énergie cinétique étudiée en troisième en physique, c’est la marquise du

Chatelet qui prouve par l’expérience que l’énergie cinétique est proportionnelle à la masse multipliée par le

carré de la vitesse. Leibnitz l’avait formulé théoriquement. Newton croyait l’énergie cinétique proportionnelle

à la vitesse. C’est une passionnée : enceinte à 42 deux ans, redoutant l’accouchement qui lui sera fatal, elle

se consacre sans épargner sa santé à achever son œuvre sur Newton.

Emilie du Châtelet et Marie Anne Lavoisier illustrent aussi les limites de la place laissée aux femmes. Elles

sont exceptionnelles. Madame du Chatelet vit dans une élite sociale restreinte et une époque où la maternité

et le mariage peuvent la laisser libre. Mais sa carrière scientifique est courte, entre une jeunesse mondaine

et un décès prématuré. Le couple Lavoisier n’a pas d’enfant. Marie Anne n’est cependant qu’une

collaboratrice de son mari, brillante mais subordonnée. Cas classique, c’est dans son veuvage qu’elle

acquiert liberté et autonomie, continue à fréquenter les physiciens, se remarie, divorce. Mais elle se

consacre surtout à faire valoir la mémoire de son premier mari.

Enfin, ces deux femmes ne sont pas féministes. Emilie du Châtelet s’intègre dans un cercle masculin, mais

dédie ses « Institutions de physique » à son fils et fait donner à ses filles une éducation tout à fait conforme

aux usages du temps.