Sagot :
Réponse :
Monsieur Ponge,
Je suis un simple lecteur du "Parti pris des choses". La surprise passée, je dois reconnaître que grâce à vous et à vos poèmes en prose, je porte un regard différent sur les objets qui m'entourent. Changer le regard, c'est sans doute une des missions du poète, regarder derrière les apparences, voir au-delà et comme disait Baudelaire : " une peinture idéale sous un vernis de carrossier, il le nettoyait de la répugnante patine de la misère."
Le pain n'est plus le même depuis le poème que vous lui avez consacré, je sais qu'il cache des mondes, de même pour l'huître. Je ne méprise plus le cageot utilitaire. Je regarde le galet et j'imagine son histoire. Le quotidien, grâce à vous est comme réhabilité.
Vos poèmes en prose, alliant forme et fond adaptés à chaque objet choisi, deviennent alors une initiation, une découverte, une appropriation.
"Dans mon pays, on remercie" écrivait René Char.
Francis Ponge, je vous remercie.