Sagot :
Réponse :
Explications :
Déjà entamée à l’été 1792, avec la mise en place de la première phase de la Terreur, la chute des salons est définitivement entérinée avec le procès de Madame Roland. Instruite et consciente de sa supériorité intellectuelle, elle a joué depuis son salon de la rue Guénégaud un rôle d’inspiratrice auprès des milieux dirigeants, à la limite entre privé et public, suivant en cela une tradition du XVIIIe siècle. Elle souhaitait mettre son savoir et ses idées au service de la République, sans revendiquer pour autant un rôle politique de premier plan pour les femmes : influencée par les idées rousseauistes, elle jugeait que celles-ci devaient demeurer à leur place au sein de la sphère privée et contribuer par là au bonheur de la société, plutôt que de se mêler ouvertement de politique. Ces positions modérées n’étaient pas partagées par tous, et d’autres figures plus radicales, comme Condorcet ou Olympe de Gouges, revendiquaient la reconnaissance des droits naturels de la femme et son égalité avec l’homme. Toutefois, si la Révolution a accordé aux femmes certains droits civils comme l’égalité successorale ou le divorce et encouragé leur instruction, elle les a complètement exclues de la vie politique, interdisant dès l’automne 1793 tous les clubs féminins. Destinée à remettre les femmes « à leur place », cette mesure représente une régression par rapport à l’Ancien Régime où les femmes avaient par exemple le droit d’exercer la régence.