Sagot :
Réponse :
Le 20e siècle marque d'indéniables progrès quant à la place des femmes dans la société française. Les acquis en termes d'émancipation ont été nombreux. Deux grands combats ont été menés et témoignent de ces progrès : dans les domaines du travail et de la vie politique, les conquêtes de nouveaux droits ont garanti l'émancipation.
Cependant, les inégalités demeurent nombreuses par rapport aux hommes et les acquis ont besoin d'être défendus.
Malgré les conquêtes révolutionnaires, les femmes restent largement exclues de la représentation démocratique au 19e et au début du 20e siècles. En 1848, le suffrage universel est instauré mais il reste masculin. Le mouvement suffragiste, mouvement féministe qui lutte à la veille de la Première Guerre mondiale, ne parvient pas à faire évoluer la situation malgré ses coups d'éclat. On reste encore dans une vision où l'espace public reste une affaire d'hommes, que les femmes ne peuvent pas comprendre les enjeux politiques.
La France est finalement l'un des derniers pays en Europe à accorder le droit de vote aux femmes. Il est discuté et voté à une large majorité par les députés en mai 1919 mais la décision est bloquée par le Sénat. On s'inquiète que le vote féminin puisse être influencé par l'Église et que la République soit en danger.
La période de l'Entre-deux-guerres connaît de nouvelles mobilisations des associations suffragistes dont l'Union française pour le suffrage des femmes qui compte près de 100 000 membres dans les années 1930.
Malgré le geste symbolique de Léon Blum qui nomme trois femmes sous-secrétaires d'État dans son gouvernement du Front populaire, la situation évolue peu.
Il faut attendre l'ordonnance du 21 avril 1944 pour que soit accordé le droit de vote aux Françaises. C'est pour la France libre de De Gaulle une décision qui doit contribuer à se faire accepter dans le camp des Alliés. Le premier vote est organisé un an plus tard, en avril 1945 lors des élections municipales et au mois d'octobre suivant pour les élections législatives. Le préambule de la Constitution de 1946 affirme enfin que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines des droit égaux à ceux des hommes ».
Une deuxième période d'émancipation débute après la Seconde Guerre mondiale. Les femmes accèdent aux assemblées élues mais en faible proportion : elles sont 33 à entrer à l'Assemblée nationale en 1945, soit 5,6 % des députés. On retrouve le même chiffre au début des années 1990, preuve de la difficile intégration des femmes dans la représentation nationale. Elles restent peu représentées dans la vie politique depuis 1945.
On compte très peu de femmes dans les gouvernements de la IVe République. La première femme nommée ministre, Germaine Poinso-Chapuis, est une députée des Bouches-du-Rhône, nommée ministre de la Santé dans le gouvernement de Robert Schuman en 1947. La sous-représentation des femmes dure sous la Ve République jusqu'au début des années 1970.
La crise de mai 1968 entraîne de réels changements. Ainsi, en 1974, Valéry Giscard d'Estaing créé le secrétariat d'État à la condition féminine qui est confié à Françoise Giroud. Mais la présence des femmes dans les assemblées élues demeure faible à la fin des années 1980. Se pose alors la question de forcer par la loi cette féminisation de la vie politique.
Explications :